L’opinion sportive nationale aura encore plus de raisons de s’étonner de la mise à l’écart peu élégante de Marcus Mokake de la liste des 22 Camerounais de la Coupe d’Afrique des nations de Tunisie 2004. Vendredi dernier, le dépouillement de la cinquième édition du Crack d’or a confirmé que ce milieu-attaquant est incontestablement l’homme de l’année.
Il devient du même coup le premier joueur à remporter deux fois le Crack d’or, après son premier sacre en 2000 qui lui avait valu de recevoir son trophée des mains du président de la fédération internationale de football association (Fifa), Joseph Sepp Blatter.. L’édition 2003 était celle de tous les records pour la distinction Crack d’or Fécafoot-Mutations-Pmuc qui récompense depuis cinq saisons les trois meilleurs footballeurs du championnat national de 1ère division. 37 des 40 membres du jury ont effectivement pris part au vote, dont tous les 24 journalistes sportifs.
Ensuite, le vainqueur final, Marcus Mokake est le plus beau lauréat de cette distinction. Il a totalisé 177 points tandis que son dauphin (Crack d’argent), Amour Patrick Tignyemb, n’en avait que 96 et le troisième (Crack de bronze), Mathurin Kameni 36. Un vote sans surprise en réalité, tellement le petit meneur de jeu du Canon de Yaoundé, ancien sociétaire de Fovu de Baham, a éclaboussé de son talent la saison de football au Cameroun. Non seulement il a tenu son rang au championnat de D1 dans les rangs de son nouveau club, mais il a dominé littéralement les compétitions internationales auxquelles il a pris part avec les Lions indomptables espoirs, notamment à l’occasion des derniers jeux africains où il fut désigné meilleur joueur et meilleur buteur. La suite du podium n’est pas non plus surprenante. Le gardien volant du Tonnerre Kalara club, Amour Patrick Tignyemb, révélé dans les buts du Caïman de Douala durant les inter-poules 2002, a aussi été l’un des grands bonshommes des Jeux africains d’Abuja, avec notamment des arrêts ahurissants pendant la finale contre le Nigeria. En une saison seulement dans l’élite, il est devenu une référence de ce qui se fait comme football au niveau local.
Le Crack de bronze, Mathurin Kameni, est aussi un gardien de buts. Plus expérimenté, il avait notamment remporté le titre de »l’homme du match » de la finale de la coupe du Cameroun 2001 alors qu’il officiait dans les buts de Kumbo Strikers. Il faut dire que s’il n’a pas été particulièrement étincelant cette saison, il a bénéficie de la bonne tenue générale de son nouveau club, Coton Sport de Garoua.
Lequel fut du reste l’équipe qui a présenté le plus de nominés dans l’opération Crack d’or 2004, puisque Boya Tsogo, Amadou Ngomna, Sanda Oumarou, Sessay, Endzanga et Mevengue ont souvent été cités par les électeurs. Au départ, 39 joueurs de D1 ont été cités au moins une fois par le jury, et 30 finalement ont été classés après l’intégration des éléments des feuilles de match du championnat de D1 (plus un point chaque fois qu’un joueur est désigné homme du match par un entraîneur) et de la fiche disciplinaire (moins deux points pour chaque carton jaune et moins cinq points pour un carton rouge). Dans notre édition de mercredi, nous reviendrons plus en détails sur le déroulement de l’élection du Crack d’or 2003,avec notamment les choix de chaque électeur et le résumé des tendances observées. La cérémonie de remise solennelle des trophées aux lauréats se tiendra après la Can 2004 et peu avant le démarrage du championnat de D1 new look qui est prévu le 21 février prochain.
Emmanuel Gustave Samnick