On connaît enfin les finalistes de la coupe du Cameroun de football masculin seniors. Sable de Batié, qui a bataillé dur pour se maintenir en 1ère division, et Coton Sport de Garoua, le nouveau champion du Cameroun, se sont qualifiés mardi dernier au terme des matches retour des demi-finales disputés au stade de la Réunification à Douala.
Les finalistes 2003, on peut l’écrire, souffriront moins dans l’âme que leurs devanciers de ces dernières années, puisque connus dans la deuxième quinzaine du mois de décembre, ce qui laisse penser qu’ils n’auront pas à subir plusieurs semaines de stage bloqué sans fin pour cause de date de finale non connue. Du moins on le présume, parce que la logique voudrait que la finale de la coupe du Cameroun 2003 se joue effectivement au courant de cette année qui s’achève dans douze jours. Mais, y a t-il encore quelque logique dans l’organisation de la finale de la coupe du Cameroun de football, cette épreuve de prestige qui clôt l’année sportive nationale, en présence du chef de l’Etat?
Cela peut paraître ringard de le ressasser tout le temps, mais puisque c’est un fait têtu, pourquoi ne pas souligner que le Cameroun est probablement la seule nationale sportive de poids dont le dernier acte du calendrier des activités sportives nationales relève du secret d’Etat. Parce que la finale de la Coupe du Cameroun est présidée par le président de la République, le public et les clubs concernés n’en savent jamais rien sur sa date jusqu’à 48 ou 72 heures de l’événement. Et le manège dure comme ça depuis une bonne décennie. Les responsables des équipes finalistes râlent, la presse s’époumone à crier au scandale, le public perd son enthousiasme à aller au stade, mais rien n’y fait. Il n’y a que les habituels défenseurs de l’indéfendable qui ont le courage de brailler, sans s’en convaincre eux-mêmes, que « le calendrier du chef de l’Etat relève de son pouvoir discrétionnaire ». La seule curiosité de la finale 2003 sera sans doute le lieu de son déroulement. La semaine dernière dans les colonnes de Mutations, le directeur des affaires générales du ministère de la Jeunesse et des Sports indiquait que le stade Ahmadou Ahidjo, fermé depuis janvier dernier pour cause de travaux de réfection, n’ouvrira à nouveau ses portes que pour accueillir le chef de l’Etat lors de la finale de la coup du Cameroun.
Dimanche prochain, il paraît pourtant que le match Cameroun-Mali, comptant pour les éliminatoires des Jeux olympiques 2004, s’y jouera. Mais, que le Dag du Minjes ait fait cette déclaration laisse croire le stade Ahmadou Ahidjo, après une année de polissage, est devenu un véritable joyau de sorte que son inauguration de fait ne puisse échoir qu’au « premier sportif camerounais ». Il sera donc intéressant de voir en quoi ce vétuste stade qui n’a ni tribune de presse, ni toilettes, ni tableau électronique, a changé en bien. On parle d’une nouvelle pelouse, qu’il reste à voir avant de pousser les cris de joie. Le seul nouveau visage que nous sommes sûrs de voir est celui des deux stades annexes omnisport de Yaoundé. Ces terrains nus, bosselés ou boueux selon les saisons, vont certainement enfin recevoir une couche de gazon et un semblant de tribune, si l’on s’en tient à la configuration des travaux qui s’y déroulent en ce moment. L’initiative de la réhabilitation des stades annexes, tout comme du stade militaire, est à saluer ; ça nous change au moins du ronron perpétuel dans le monde du sport camerounais. Et à l’heure où la dernière page de l’année 2003 se tourne, s’il ya avait un voeu à formuler pour la nouvelle année, ce serait que de nouvelles infrastructures sortent de la terre camerounaise en 2004 : le complexe chinois, le gymnase de la Fécavolley, l’académie de la Caf, le centre d’entraînement des Lions de la Fécafoot… En plus, rien de tout ceci n’est même sorcier !
Emmanuel Gustave Samnick