Dans un extrait de son livre « World in Motion », Simon Hart a discuté avec Benjamin Massing qui avait failli précipiter le jeune argentin Claudio Caniggia dans l’au delà en Italie en match d’ouverture de la Coupe du Monde 1990. C’était un prélude au genre de duel qui devait avoir cours durant le mois de la compétition.
La coupe du monde 1990 avait débuté avec un choc dont personne ne peut avoir ressenti la douleur comme Claudio Caniggia. Si le match Argentine – Cameroun a été l’un des matchs d’ouverture où le résultat a surpris plus d’un, il n’y a certainement pas meilleur tacle tel que celui dont Benjamin Massing, l’un des deux défenseurs centraux du Cameroun, a fait grâce à l’argentin. Il est certainement difficile de voir un autre aussi ouvertement brutal.
La mise en place aussi avait l’air totalement préparé. À voir le soulier s’envoler dans les airs après l’impact qui a frappé l’argentin tout juste après qu’il ait résisté tant bien que mal les attaques de deux précédents joueurs au maillot vert, pour s’écrouler sous la masse volumique de Benjamin Massing après avoir été percuté de plein fouet.
« Vous voulez que je vous dise, eh beh, c’est devenu quelque chose de bien pour moi », explique le principal intéressé. « Quelque soit l’endroit où je vais, on ne le rappelle toujours et on m’apostrophe ‘Ah, vous êtes celui qui avait fait le tacle sur Caniggia’. Partout où je vais, je suis reconnu ainsi, même quand je suis allé lors de la CAN en Guinée Equatoriale il y a quelques années. C’est ainsi que les gens me reconnaissent, Je dois donc dire que je le prends comme de l’affection et si c’était une source d’argent, je serais très riche ».
Massing a commencé à raconter sa vision de cet événement en évoquant son aoéquipier Emmanuel Kundé, le premier joueur qui s’est laissé débordé par Caniggia. C’est « un partisan de la non-aggression ». Sauf que dit tel qu’il l’a fait n’est en soi pas du tout un compliment. « Il est sorti du duel avec Kundé toujours propre comme s’il allait se marier ». « Puis j’ai vu mon partenaire direct dans l’axe de la défense, Victor Ndip. Nous nous connaissions très bien. Il ne pouvait plus le rattraper. Lorsque Caniggia a sauté au dessus de son croc en jambe, je me suis dis: ‘merde, c’est dangereux’ « .
Le rapide attaquant avait pris le contrôle du ballon dans leur 20 mètres. Il a franchi l’obstacle de Kundé au centre du terrain, puis a sauté par dessus la jambe levée de Vctor Ndip, mais a atterri en total déséquilibre, mais continuait à avancer avec la tête vers le bas et les bras maintenant l’équilibre.
« Je marquais Diego Maradona, mais je l’ai laissé pour mettre un terme à la menace. Je m’étais dit que s’il retrouvait son équilibre et faisait une passe, c’en était fini pour nous. C’est pourquoi je suis arrivé sur lui comme un camion et je l’ai étalé au sol. Je n’étais vraiment plus lucide surtout en voyant la manière avec laquelle il s’était débarrassé de mes deux coéquipiers. Sachant que s’il prenait le large, il devenait dangereux, je me suis donc précipiter pour arrêter la menace ».
Et il l’a fait. » No lef him go « , c’est la phrase que Massing, son partenaire en défense, originaire de la région du Sud-Ouest, lui disait durant les match en pidgin English. Mais il n’y a pas eu de Don’t lef him go pour Caniggia.
Massing avait aussi prétendu qu’à l’époque, il allait très vite et avait déjà réalisé un 100 m en 10.1 secondes. Et on pense même que sa vitesse de pointe lors de cette course à Caniggia a été encore plus bref et l’impact maximal. Cinq joueurs argentins se sont massés autour de l’arbitre Michel Vautrot , alors que Massing s’est penché pour récupérer ses « godasses », qui n’ont pu résister la percussion.
Aucun des autres treize rencontres d’ouverture de la Coupe du Monde n’avait généré de carton rouge. Mais celui dont on parle en a ajouté au record en s’offrant un second carton rouge. Massing explique que suite au long sifflet de l’arbitre, Kana-Biyick était persuadé que c’était le sifflet de la fin de la rencontre. Il avait commencé à lever ses mains au ciel et espérait que Massing fasse de même. Mais le défenseur lui a expliqué qu’il avait reçu un rouge direct.
Pour comprendre l’impact de la victoire du Cameroun contre le champion du monde 2006, il faut souligner que c’était la première victoire d’un pays du sud du Sahara en phase finale d’une coupe du monde. Trois pays du Maghreb l’avaient déjà réalisé, la Tunisie en 1978, l’Algérie en 1982, et le Morocco en 1986. Devant 73 780 personnes, devant des téléspectateurs de 150 pays, le Cameroun a battu le tenant du titre, qui avait sur le terrain l’un des meilleurs joueurs de sa génération, Diego Armando Maradona. Les pronostics étaient de 500 pour 1.
À suivre…