Plénipotentiaire du Cameroun à la Coupe de la Caf, le club détenteur de la Coupe du Cameroun a été mis hors d’état de nuire par les Fussistes de Rabat (1-2) vendredi dernier en terre marocaine. Une élimination presque attendue au regard du chapelet de dysfonctionnements d’ordre managériale et technique que ce club, pourtant à l’avenir prometteur, a connu depuis le démarrage du championnat. Entre licenciement abusif du coach principal, administration uniquement concentrée sur son président qu’on présente comme un personnage trop autoritaire, l’actuel 7e au classement de Ligue 1 aura tout connu.
C’est le contraire qui aurait surpris. Il ne fallait pas s’attendre à un miracle car miser sur Ums de Loum était perdu d’avance. La preuve, les bleus et jaunes n’ont pas crée la surprise au Maroc. La formation chérie du département du Moungo a été éliminée vendredi dernier des 16e de finale de la Coupe de la Confédération africaine de football. A regarder de bout en bout ce match et à en juger de la préparation chaotique à laquelle les joueurs ont eu droit, on comprend aisément que le vainqueur de la dernière Coupe du Cameroun ne pouvait pas faire mieux. Les protégés du président Pierre Kwemo n’ont pas mis les chances de leur coté en arrivant d’abord très tard dans le Royaume Chérifien. Une arrivée tardive consécutive à un problème administratif dit-on, qui a finit par avoir une incidence sur les horaires de départ du Cameroun. Attendu en terre marocaine mercredi au soir, ce n’est qu’aux aurores du jour-J que le plénipotentiaire du Cameroun à la Coupe de la Caf s’est pointé. La faute à une discipline de groupe et à des problèmes internes dont les origines restent non élucidées.
Ponctualité et acclimatation
Officiellement, on sait que la délégation conduite par Anicet Mbarga Foe, l’entraîneur principal de cette équipe est arrivée en retard à l’aéroport international de Yaoundé Nsimalen. Pour une équipe censée être regardante sur des détails comme la ponctualité, on est à se demander pourquoi une telle légèreté dans le timing. Partie donc de Yaoundé tard, elle n’a pas eu le temps de s’acclimater une fois à destination. A peine les joueurs ont-ils atterrit qu’ils ont tout juste eu le temps de faire la reconnaissance de l’aire de jeu, de respecter leurs engagements obligatoires avec les médias, qu’elle était déjà poussé dans l’arène. Plus grave, le score à l’aller (1-1) ne lui offrant pas d’état de grâce, Ums s’est logiquement incliné (2-1). Dans une confrontation qui s’est joué sur la pelouse du Complexe sportif Prince héritier Moulay El Hassan, le représentant camerounais, largement dominée par les Fussistes pendant les 90 minutes de jeu, n’ont pu inscrire qu’un maigre but. Moisson très insuffisante pour décrocher leur billet pour le prochain tour de la Coupe de la Caf.
Olivier Nankam, le faiseur de victoires déchu
A la vérité, les sirènes de cette élimination retentissaient déjà en février dernier au lendemain du limogeage sans concession du coach Olivier Nankam, le technicien qui a conduit les Unionistes au sacre final de la Coupe du Cameroun l’an dernier. L’homme qu’on présentait comme un technicien rigoureux et travailleur, n’aura passé que deux journées sur le banc de touche pour se voir débarquer contre toute attente par l’intrépide président Pierre Kwemo dont la rigueur dans la gestion de son équipe frise l’autocratie. Officiellement, certains membres du staff dirigeant que Camfoot avaient joint au téléphone, expliquaient que ce reniement n’était que la conséquence des performances cahin-caha enregistrés par le club phare du Moungo. Toute chose qui sonnait comme une fuite en avant puisque Ums enregistrait une victoire (2-1) face au Canon en première journée et un nul (0-0) face à Cosmos du Mbam lors de la deuxième journée. Ce qui faisait un total de 4 points sur 6.
La raison était donc ailleurs. En effet, à la fin de la rencontre de la 2ème journée de ligue1 contre Cosmos la qualité de jeu proposée par les hommes d’Olivier Nankam avait fait honte à Pierre Kwemo qui n’avait pas supporté qu’un jeune club, présenté comme le parfait exemple du professionnalisme, présente une physionomie aussi déshonorante. Vert de colère donc, le charismatique maire de Bafang n’a trouvé mieux que de se séparer de son entraineur dont les qualités forçaient pourtant l’admiration dans les rangs de ses collègues. Or, on savait que les relations entre les deux hommes n’étaient pas déjà très bonnes en fin de saison dernière. Nankam se plaignait déjà de l’intervention de son président dans la composition de son équipe, de sa trop forte implication dans un domaine exclusivement réservé aux experts.
Manque de sérénité
On avait d’ailleurs assisté à une scène en championnat à la fin d’un match à Yaoundé où les joueurs se plaignaient du comportement de leur président. La presse nationale s’était empressée d’annoncer que Nankam avait rendu son tablier. Recoupements faits, il n’en a été rien. Cette fois, Kwemo n’est pas allé du dos de la cuillère pour couper les ponts avec celui qui était jusque-là présenté comme l’hirondelle qui a apporté le printemps dans la maison des Bleus de Loum. La suite ressemblait à un film à la sauce Haut-Nkamoise dont seul celui qu’on surnomme « le baron » en a le secret. Entre changement du staff technique pour résultat insatisfaisant, tension dans le groupe et manque de sérénité sur l’aire de jeu, Ums quoiqu’aujourd’hui 7e au classement soufflait le chaud et le froid. Désormais hors course dans la compétition africaine à laquelle elle s’était brillamment qualifiée, Ums de Loum, on l’espère, va travailler dur pour conserver son prestigieux trophée de la Coupe du Cameroun.
Christou DOUBENA