Les clubs camerounais renouent avec l’histoire du football africain. Deux ans après le Canon de Yaoundé, Tkc est à deux matches de l’exploit. Mais tout n’est pas rose dans la maison d’Essomba Eyenga.
Il y aura finalement un club camerounais en finale d’une compétition africaine cette année. Tonnerre Kalara Club de Yaoundé s’est qualifié dimanche à Abidjan pour cette ultime confrontation. Vainqueurs des Ivoiriens de Satellite (1-0) lors du match aller à Yaoundé, Guy Kemajou et ses coéquipiers se sont inclinés à Abidjan (1-2) et doivent leur qualification à l’avantage du but marqué à l’extérieur. Près de 30 ans après 1975 et 1976, Tonnerre de Yaoundé va donc disputer la troisième finale africaine de son histoire. Une histoire africaine qui a très souvent balbutié ces deux dernières décennies avec les clubs camerounais qui furent pourtant les rois du continent lors des décennies 60 et 70 précédentes.
C’est l’Oryx de Douala qui remporta la toute première compétition organisée en Afrique au niveau des clubs. C’était la première Coupe d’Afrique des clubs cham-pions en 1963. Tonnerre de Yaoundé rééditera l’exploit 12 ans plus tard en enlevant en 1975 la toute première Coupe d’Afrique des clubs vainqueurs de coupes. Pour ne pas parler du Canon de Yaoundé qui survolera ces deux compétitions au cours de la décennie 70, en remportant 4 titres africains à lui tout seul. Sans oublier non plus l’Union de Douala, vainqueur à deux reprises de coupes africaines. L’Union de Douala est d’ailleurs le dernier club camerounais à avoir soulevé un trophée africain. C’était en 1981. Et, depuis 21 ans, le Cameroun qui n’a pas fini de briller en sélection nationale, court désespérément après un nouveau titre en clubs. Canon de Yaoundé a été plus d’une fois à côté de l’exploit. Aujourd’hui c’est à Tonnerre de Yaoundé qu’il revient de le réaliser.
Une finale difficile
La tâche ne sera pas aisée pour le Tkc. Bien loin de là. Le 8 novembre à Alger et le 22 novembre à Yaoundé, les Kalara vont devoir affronter le plus gros morceau de la compétition, la Jeunesse sportive de Kabylie, vain-queur des deux dernières éditions de cette Coupe de la Caf en 2000 et 2001. Face à Tonnerre, le club algérien entend réaliser la passe de trois, pour égaler le record de Al Ahli du Caïre qui avait réussi à gagner la Coupe d’Afrique des clubs champions trois années de suite, en 1984, 85 et 86. Pour cette ultime confrontation, il est temps de le dire, tout n’est pas rose dans la maison d’Essomba Eyenga. On a remarqué comme un malaise chez les joueurs qui, avant leur départ du Cameroun, ont boycotté les entraîne-ments pendant trois jours. Essomba Eyenga empêché, il a fallu tout le tact des entraîneurs pour ramener les Kalara boys à de meilleurs sentiments.
Mais là n’est peut-être pas le plus gros problème. Face aux Algériens, Tonnerre devrait jouer sans certains de ses piliers. Le plus grand absent sera Pascal Aloma. Le deuxième meilleur buteur de la compétition avec 5 buts est allé vendre ses talents au Qatar. Etoundi qui animait l’attaque des noirs et blancs avec lui est de son côté allé rejoindre Louhanc Cuis-seaux, un club français de troisième division. Pour le match aller à Alger le 8 novembre, le Tkc sera également privé de Mendou-ga, son libero et Ben Teekloh qui sont tous les deux suspendus, après deux avertissements. N’empêche, l’entraîneur Ntoungou Mpile veut croire que son équipe a les moyens d’aller jusqu’au bout de son parcours afri-cain. « J’ai un groupe conscient. Les joueurs savent ce qu’ils veulent . Ils ont besoin de cette victoire qui est très significative pour la carrière d’un joueur. Vous ne reconnaîtrez pas le Tkc en finale », assure-t-il.
Certains joueurs enten-dent se donner entièrement. Ce sera leur dernière sortie avec le Tkc. C’est le cas de Eyoum Jean-René qui est annoncé en Russie, de Mendounga qui devrait rejoindre un club tunisien, de Hagbo Hans sollicité en Indonésie, de Bindzi qui entend aller au Portugal , Moussongui qui est sur une piste européenne, tout comme les trois Libériens Doe Francis, Sessay et Teeklok.
S’ils remportent cette Coupe de la Caf, ces joueurs ajouteront une grosse ligne à leur palmarès. Une ligne qui peut valoir son pesant d’or.