Le Ministre des Sports et de l’Éducation Physique a décidé de résilier le contrat de construction du Complexe Sportif Paul Biya qui avait été octroyé au Groupe Piccini. C’est que les travaux sont à l’arrêt depuis pratiquement un an et malgré les conciliabules, rien ne bouge. Les délais qu’avaient accordée la Confédération Africaine de Football au Cameroun pour finaliser les travaux approchent rapidement sans qu’il y ait un quelconque mouvement sur le chantier.
Kombi Mouelle a énuméré six raisons pour déciser de la résiliation du contrat de Piccini résumées telles que suit:
- L’incapacité de l’entreprise à livrer les travaux dans les délais contractuels,
- Arrêt des travaux non autorisé par le Maître d’ouvrage,
- Abandon du chantier dûment constaté par voie d’huissier et par procès-verbal administratif,
- Défaillance de l’entreprise caractérisée par le non-respect des engagements contractuels et des ordres de services du rapportant,
- Sous-traitance avérée des prestations contractuelles sans autorisation du Maître d’ouvrage,
- Violation de la législation caractérisée par l’accumulation des arriérés de salaires des travailleurs.
Cette entreprise est quand même un des leaders de la construction des infrastructures dans le monde. Elle a construit des stades de qualité en Afrique, en Asie, en Europe, en Amérique, et chaque fois elle a remis les clés avant échéance et a été maintes fois félicitée pour la qualité de ses oeuvres. Pour les habitués de voyage, des aéroports en Italie, des hôtels à Paris, en Guinée Équatoriale, des Stades en Irak, et ailleurs font partie de leur portfolio.
Mais au pays de Roger Milla et de Samuel Eto’o, ça coince. Et pourtant, le budget a été défoncé de très loin avec le retard que cela a pris pour démarrer les travaux. Pour une compétition qui avait été octroyé en 2013, les travaux n’ont commencé véritablement qu’en 2017 même si l’on devait remettre les clés en 2018. À situation exceptionnelle, réaction exceptionnelle.
Au détriment des sous-traitants locaux, on a décidé de tout importer. Tout a donc été préfabriqué. Le béton, fait simplement à base de ciment, de sable, d’eau et de barre d’acier, tout ce que l’on trouve sur place, ont été importé en préfabriqué. L’on a monopolisé et loué plusieurs bateaux pour faire venir le matériel et utilisé les plus gros camions pour les transporté du port de Douala aux différents sites de construction, ajoutant des milliards à la facture.
Et c’est justement l’atteinte de la capacité de préfinancement de Gruppo Piccini qui bloque les travaux depuis pratiquement un an.
La décision du Cameroun de retirer la finalisation du Stade d’Olembé au Gruppo Piccini ouvre un autre front politico-diplomatique aux conséquences imprévues puisque ce groupe bénéficiait du support et de l’accompagnement de l’Italie, très influente à la FIFA. Les dommages collatéraux risquent d’être sournoises.