La première semaine des Lions Indomptables sous le règne de Clarence Seedorf s’est achevée ce samedi après-midi, tout juste après le match de la deuxième journée des qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations 2019 qui les a opposé aux Cœlacanthes des Comores. On retiendra que tout le travail reste à faire pour avoir une équipe compétitive sur le terrain, mais des doutes subsistent quant à la compétence technique des hommes qui sont chargés de « leader » le groupe.
Il ne faut pas le cacher. Clarence Seedorf a certainement été l’un des plus grands talents que le football moderne ait pu produire. Mais cette qualité ne s’est pas faite jour dans le domaine du coaching, en tout cas pas en tant que coach en chef. Ses expériences dans les clubs majeurs à l’instar du Milan AC, dans des clubs de milieu de peloton (), ou encore dans les championnats mineurs () n’ont pas fait long feu. On peut donc se questionner sur l’envergure qu’il peut donner à une équipe nationale d’un des pays des plus difficiles à satisfaire telle que les Lions Indomptables du Cameroun.
On pouvait déjà, percevoir un zest d’égarement d’abord dans la liste des 23 joueurs initialement convoqués, puis dans les explications par rapport à la mise de côté du capitaine et du meilleur joueur de l’équipe victorieuse de la CAN 2017. Il y a aussi eu cette autre décision surprenante de s’adjoindre les services de trois jeunes U23, et dans le dévoilement de l’identité des bénéficiaires. On peut même encore souligner le choix des remplaçants des absents de la liste initiale des 23.
Si on analyse la mise en place tactique du onze entrant, on peut y voir des incongruités flagrantes. On jouait effectivement contre une équipe bien moins classée et moins glamour. Le choix de Seedorf d’aligner trois lignes sèches ne comportant que deux milieux de terrain (4-2-4) interroge, surtout avec plusieurs joueurs en manque de compétition.
Les espaces entre les lignes favorisaient des sorties de balle à la vitesse supersonique des latéraux et ailiers comoriens qui ont mis à mal et à plusieurs reprises, Fai Collins et Gaetan Bong. Ceci a été possible par le fait que certains joueurs des Lions à l’instar des ailiers Choupo-Moting, Salli Edgar livraient seulement leur premier match de la saison et manquaient donc de rythme pour faire des navettes entre l’attaque et la défense. De ce seul fait, la défense a subi de manière inconsidérée le poids des accélérations de Selimani et compagnie.
Côté défensif, on peut s’interroger par rapport à la compréhension des attentes par chacun des joueurs. Que ce soit Bong, Ngadeu, Banana, ou encore Fai, personne ne semblait cerner son rôle dans le système tactique. Positionnés loin de la ligne du milieu de terrain, l’espace entre les lignes était énorme et les Comoriens se sont amusés.
Le coulissage de bloc était inexistant, à l’image de l’action qui amène le premier but du match où un seul attaquant accélère et fixe deux défenseurs, puis se sent suffisamment à l’aise pour trouver dans l’axe un partenaire bien démarqué.
Au niveau de l’intensité, les joueurs perdaient trop facilement leur duel et s’arrêtaient tout bonnement alors qu’il fallait presser l’adversaire pour les forcer à la faute.
Le plus grave c’est qu’avec les sélections fantaisistes, en choisissant des joueurs qui avaient encore des nationalités sportives différentes en sachant qu’il n’y avait aucune chance pour eux de pouvoir aider le groupe, Seedorf s’est privé de bonne solution de rechange. Au lie d’avoir 23 joueurs prêts et disponibles à jouer, le Cameroun n’avait finalement que 19 à disposition du sélectionneur, et seulement deux milieux de terrain.
Les Comores réalisent une belle opération après ce match référence. Ce sera difficile pour toute équipe de venir sortir une victoire facile dans son antre.