Saisie par le président du Comité provisoire de gestion de la Ligue de football professionnel, la Chambre de conciliation et d’arbitrage du Comité nationale olympique et sportif du Cameroun, a annulé mardi 05 avril, les récentes décisions du président de la Fécafoot, réorganisant le fonctionnement de l’instance que dirige le général d’armée à la retraite depuis 5 ans.
Pierre Semengue cachait bien sa joie hier mercredi 06 avril 2016. Invité à la cérémonie solennelle de pose de la première pierre du chantier de construction de trois stades (Gazon naturel, Beach soccer et Futsal), le général d’armée à la retraite n’a pas boudé à l’invitation de Tombi à Roko Sidiki en dépit de la pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville de Yaoundé en matinée. Bien au contraire. Il est venu et a écouté avec une attention soutenue les différentes allocutions qui se sont succédé au pupitre du Centre technique de la Fécafoot à Odza. Même si l’emblématique soldat a choisi de rester un peu à l’écart des invités d’honneur qu’étaient Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt, Issa Tchiroma Bakary, Roger Milla, Hammad Kalkaba Malboum, Seidou Mbombo Njoya, des membres du ComiCan et quelques chefs terre, il a montré tout son intérêt pour ce projet Goal 3 qui vient apporter un début de solution au problème d’infrastructures sportives au Cameroun. Serrant entre ses mains un numéro du quotidien à capitaux publics Cameroon tribune, le président transitoire de la Lfpc s’est bien gardé de jouer les enthousiastes, préférant garder la plus grande indiscrétion.
Démarche fondée
Or, il a remporté la veille, le bras de fer qui l’oppose depuis trois semaines à la Fécafoot. En effet, la Cca, statuant au sujet de la requête introduite par la Ligue qui a refusé de respecter la décision de la Fécafoot relativement au report de la date des élections dans cette instance et à l’installation d’un Comité provisoire de gestion (Cpg), a donné finalement raison à l’organe chargé de superviser le football professionnel au Cameroun. Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur l’extrait de plumitif de l’audience du mardi 05 mars pour s’en convaincre. En attendant le document sur le fond de l’affaire, un extrait dudit plumitif explique en substance que la Cca annule les résolutions n°4 et 5 prises par le Comité exécutif de la Fécafoot contre la Lfpc (…) « condamne la Fécafoot au remboursement des frais de procédure et ceux du conseil. Disons que cette décision est exécutoire dès le prononcé de la sentence (…) Avise les parties de ce qu’elles disposent d’un délai de 21 jours, à compter de la notification de la présente sentence pour se pourvoir devant le Tribunal arbitral du sport à Lausanne ». En d’autres termes, l’instance juridictionnelle du Cnosc que certains présentent comme l’ennemi juré du nouvel exécutif installé à Tsinga, déclare fondée la démarche de la Lfpc et désavoue la fédération non sans lui donner un sursis au cas où elle déciderait de faire appel.
Semengue et ses « grands chantiers »
Tout a commencé lorsque le 17 mars 2016, les membres du Comité exécutif de la Fécafoot, réuni à Yaoundé ont donné le feu vert à Tombi a Roko pour mettre sur pied une équipe transitoire à la tête de la « maison blanche du quartier Fouda » jusqu’en mars 2017. Une résolution qui laissait présager la fin du règne de Pierre Semengue ce d’autant plus que l’élection initialement prévue pour la fin du mois d’avril prochain était par conséquent annulée, tout comme les Statuts nouvellement adoptés à la Ligue. Problème ? « La Ligue doit faire valider ses textes par l’Assemblée générale de la Fécafoot pour être adoptés. C’est la règle. De fait, ce sont les statuts adoptés en 2011 qui restent en vigueur», avait expliqué Tombi.
Pourtant, les statuts annulés permettaient au président du Cpg de la Ligue, de se présenter à l’élection, tandis que ceux de 2011 de nouveau mis en application ne le lui permettent pas. « Pour le mandat initial, le président de la Ligue est nommé par le président de la Fécafoot après concertation avec le ministre en charge des Sports pour un mandat de deux ans non renouvelable. Il lui est interdit de se présenter aux élections suivant ledit mandat », renseignent les statuts de 2011 de la Lfpc en leur article 82. La Fécafoot a-t-elle le choix que de respecter cette décision ? A en croire quelques administrateurs sous cape, la réponse est « oui ». Surtout qu’il faut que la Lfpc, arguent-ils, se souvienne qu’elle n’est ni plus ni moins qu’une émanation de la fédération et donc, peut être dissoute si l’urgence s’impose. Même si pour s’en vanter certains affidés de Semengue soutiennent que les présidents des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2, à quelques exceptions près, sont tous unis derrière l’intrépide général qui annonce des « grands chantiers » à boucler avant de rendre son tablier. Chaud devant !
Christou DOUBENA