Le point des misères que le cabinet civil fait subir les équipes et l’organisation. Ce n’était pas un complot contre le cabinet civil de la présidence de la république, mais chacun a eu le courage de cracher son venin.
En commençant par Mtn Cameroun. Avant de remettre les équipements aux équipes finalistes de la coupe du Cameroun 2011, Melvin Akam, le responsable de la communication de Mtn Cameroun, a dit ce que la firme sponsor officiel de la coupe du Cameroun ressentait. «Nous sommes très embarrassés par les conditions d’organisation de la coupe du Cameroun. Nous ne pouvons pas nous déployer véritablement quand on ne sait pas quand a lieu l’événement», a-t-il déclaré, dans une salle de la Fécafoot calme et silencieuse. Puis Melvin Akam a poursuivi : «en matière de publicité, notamment d’affichage, il y a des règles à respecter. Quand on pose une banderole, c’est pour une certaine période, et il y a une logique dans la confection des messages et consort». Pour terminer en indiquant que «nous avons même déjà loué la salle du Hilton avec tout ce que cela comporte, en estimant que la finale allait se jouer dimanche ; mais à l’allure où vont les choses, je pense que nous paierons de l’argent sans exploiter la salle», conclut-il, dépité.
Le piège de la rumeur
Mtn qui remettait les équipements aux finalistes, n’est pas seul à tomber dans le piège de la rumeur officialisée par certains médias jusqu’à samedi matin. Ainsi, sur les ondes de la Radio Tiéméni Siantou (Rts), un reporter dépêché à Bafang, a indiqué que des supporters de l’Unisport de Bafang sont en train de confluer sur Yaoundé, pour assister à la finale le dimanche. Comment pouvait-il en être autrement, lorsque le Flambeau de l’Ouest a débarqué dans la capitale depuis vendredi ? «C’est clair que la longue attente est énorme ; à la fin, on fait une mauvaise préparation. Tant que l’échéance n’est pas connue, les techniciens ne planifient pas le travail ; pourtant, on dose les entraînements en fonction de l’échéance», se plaint Emmanuel Leubou, le président de l’Unisport de Bafang. Du côté de Cotonsport de Garoua, l’autre finaliste, on vit la même angoisse. «Nous devons prendre l’avion pour nous rendre ici, réserver l’hôtel, la nourriture,… autant de choses qu’on ne peut faire que si on connait la date du match», se plaint à son tour Moussa Touré, le secrétaire général de l’équipe championne du Cameroun. «C’est trop couteux pour les clubs, et entre temps, il y a des risques de blessures, et autres défection». Avant de souhaiter «que désormais, tout soit fixé à l’avance».
Mais à qui s’adresse-t-il ? Pas au ministère des Sport, encore moins à la Fécafoot en tout cas. Ces deux instances chargées d’organiser cette rencontre qui clôture la saison sportive, sont elles-mêmes prises en otage et se contentent de multiplier les réunions de préparation sans pouvoir déterminer la date de la fin du calvaire de deux équipes qui n’ont jamais connu la trêve estivale et devront immédiatement reprendre le championnat une fois la coupe du Cameroun jouée. Et Unisport qui est déjà à Yaoundé ne rêve que de voir enfin le cabinet civil de la présidence lui donner raison, ou du moins donner un sens à son déplacement hasardeux.
Lindovi Ndjio