Une question qui divise certains, rassemble d’autres et pourtant, en dehors de la volonté du président de la Fécafoot, d’autres voies sont à explorer. Du moins pour ceux qui veulent son départ. Nous avons tendu notre micro à Maître Jean-Baptiste Ngandomane, avocat d’affaires et spécialiste du droit du sport.
La marche arrière du MINSEP peut-elle se traduire comme une défaite ?
En réalité, dès le départ, ce n’était pas forcément la meilleure méthode. C’était à la justice d’agir et non à l’Administration camerounaise ! Contrairement à ce qui est prétendu, la Fécafoot est un sujet de droit camerounais et par conséquent un justiciable Camerounais. C’est la défaite du football camerounais qui a besoin de renouveau, d’espoir… Ce que l’équipe de Mohamed IYA ne peut plus incarner depuis longtemps.
Iya est-il maintenant en position de force?
Non, c’est le football camerounais qui est en position de faiblesse. Les solutions adoptées ne correspondent à l’avenir envisagé. Les Lions Indomptables ont été absents des deux dernières CAN et l’ont ne voit aucun projet ambitieux pour mettre fin à cette spirale. Les matches amicaux des Lions Indomptables sont toujours gérés avec un amateurisme sidérant.
Quelles sont les voies légales qui peuvent empêcher le directeur de la Sodecoton de briguer un nouveau mandat?
Il ne représente pas la Sodecoton auprès de la Fécafoot. A mon sens, rien ne l’empêche de se présenter. En général, je suis très réservé sur les enquêtes et verdicts du Consupe car ils ne sont pas toujours contradictoires. Il faudrait une condamnation pénale à l’issue d’un procès équitable, contradictoire où il pourra se défendre, afin qu’il soit condamné ou non pour sa gestion.
Une éventuelle condamnation voire une incarcération l’écarterait de la course.
Cependant, la question ce n’est pas d’empêcher IYA d’être candidat, la vrai question que pose l’article 4 querellé c’est le caractère libre et sincère des élections à la Fécafoot. Cette question reste entière ! Mohamed IYA et son clan ne peuvent seuls choisir qui est éligible et électeur. Et, pour cela le processus électoral doit être repris.
Comment, le comité citoyen de Mvé peut-il avoir une légitimité quelconque pour peser sur les décisions du ministre?
Le comité citoyen présidé par Emmanuel MVE est déjà légitime par sa composition : quelques uns de nos anciens meilleurs footballeurs. Il a déjà joué son rôle d’éclaireur et a pesé sur la première décision du ministre.
La décision revient à la justice pas au Ministre. Dès lors que la décision du comité national sportif camerounais a pris la décision de suspendre le processus électoral dans l’affaire NKOU, cette décision s’impose à la Fécafoot. L’exécution étant le but ultime d’un procès, il faudrait saisir les juridictions civiles pour lui conférer le caractère exécutoire. L’exécution de décision juridictionnelle a une dimension politique liée à la souveraineté. Une décision d’une juridiction civile pourrait être accompagnée de la force publique pour contrôler son exécution et contraindre la Fécafoot à éventuellement saisir le Tribunal arbitral du sport si elle est toujours dans les délais.
Entretien mené par la rédaction de Camfoot.com