La Coupe du Monde 1990 a laissé des images impérissables dans la mémoire collective des camerounais. Il faut dire que le déferlante impériale de Roger Milla est l’un des temps forts de cette compétition. Depuis 30 ans, malgré cinq autres participations, aucun autre moment aussi jouissif n’a été servi par les générations subséquentes. René Higuita n’appréciera peut-être pas qu’on lui rappelle ce que lui a fait Roger Milla ce jour-là.
L’attaquant de 38 ans a dépossédé le gardien colombien du ballon avant d’aller marquer pour le Cameroun le but de la qualification pour les quarts de finale. El Loco reconnaîtra lui-même, plus tard, qu’il avait fait à cette occasion « une erreur grosse comme une maison ».
Milla a été l’un des héros d’Italie 1990. Il confirmera quatre ans plus tard aux États-Unis en battant son propre record du buteur le plus âgé de toute l’histoire de la Coupe du Monde. Mais c’est bien en Italie que l’ancien joueur de Bastia, Saint-Étienne et Montpellier établira sa légende, grâce notamment à une bourde colossale d’un autre monument du football mondial, venu de Colombie.
« J’ai eu de la chance sur ce but car je jouais avec Carlos Valderrama, le capitaine colombien, à Montpellier », explique Milla. « Valderrama m’avait montré des vidéos où Higuita dribblait en dehors de sa surface. Je me suis dit que si j’étais assez rapide, je pourrais peut-être le forcer à la faute. Et ça a marché.«