Le match Cameroun-Côte d’Ivoire (2-0), joué dimanche 4 juillet au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé a une fois de plus confirmé l’incapacité de Winfried Schäfer dans le rôle d’entraîneur-sélectionneur des Lions Indomptables. Face à la pression puis la résistance des Eléphants de la Côte d’Ivoire, Winfried Schäfer est apparu comme un technicien en panne de solutions.
La victoire de Rigobert Song Bahanag et ses coéquipiers, à l’issue de cette rencontre comptant pour la 3ème journée des éliminatoires couplées Can/Mondial 2006, ne saurait permettre de croire un seul instant que le dispositif mis en place par le technicien allemand qui a en charge l’encadrement technique de l’équipe nationale de football du Cameroun a bel et bien fonctionné. Winfried Schäfer, conservateur par excellence au niveau des schéma et choix tactiques a certes osé dimanche dernier en alignant Souleymanou Hamidou dit Parade en lieu et place d’un Idriss Carlos Kameni très critiqué ces derniers temps pour mauvaises performances, mais, tout au long de la partie, il a étalé ses limites en matière de gestion de l’effectif qu’il a sous la main.
Face à la pression puis la résistance des Eléphants de la Côte d’Ivoire, Winfried Schäfer est apparu comme un technicien en panne de solutions. N’eût-été la grande revendication des quelque 80.000 spectateurs présents – près de 60.000 billets ont été vendus pour une recette déclarée de 65.000.000 F cfa – dans les tribunes de la cuvette de Mfandena dimanche dernier, le technicien allemand n’aurait pas procédé à deux remplacements : Guy Feutchine qui prend la place de Eric Djemba Djemba à la 40ème minute et entrée de Pius Ndiefi à la place de Mohamadou Idrissou à la 63ème minute. Le troisième remplacement chez les Lions Indomptables, entrée de Patrice Abanda à la place de Lucien Mettomo à la 55ème minute, a eu lieu à la demande de ce dernier, victime d’un malaise, à la suite d’une chute, dans un duel avec des attaquants ivoiriens. Toutes choses qui amènent nombre d’observateurs avertis à dire que le coaching des Lions face à la Côte d’Ivoire aura été tatillon, à l’image de ce qu’il a toujours été, depuis la fin de la coupe des Confédérations en juin 2003 en France.
Avec cette coupe des Confédérations de football, les Camerounais avaient cru à une renaissance de leur équipe nationale de football qui, au Mondial nippo-coréen en 2002, avait fait piètre figure. Winfried Schäfer a donc, par ses choix et schéma tactiques depuis la fin de cette compétition internationale, donné raison à ceux qui pensent qu’il n’a encore rien fait pour changer les systèmes de jeu et les joueurs utilisés par son prédécesseur, le Français Pierre Lechantre. Ce dernier avait, rappelons-le, hérité d’une équipe composée de deux générations à la fin de la Coupe du monde 1998. Il imprima sa marque et bâtit une équipe solide qui remporta la Can nigero-ghanéenne en 2000, et se qualifia pour la Coupe du monde 2002. Il faut tout de même rappeler que Jean-Paul Akono puis Robert Corfou sont deux techniciens qui, chacun à son tour, après le départ de Lechantre dans des conditions troubles, s’étaient occupés de l’encadrement technique des Lions Indomptables pour les derniers matches qualificatifs du Mondial 2002.
A la Can 2002 remportée au Mali par les Lions Indomptables, Winfried Schäfer a, à en croire nombre de techniciens qui suivent l’évolution du football camerounais, appliqué les schéma et choix tactiques de Lechantre. Il n’a fait aucune révolution. Chose qui, au jour d’aujourd’hui, face à la saturation de bon nombre de coéquipiers de Rigobert Song Bahanag, met Schäfer dans une situation où il se retrouve sans solution. Le technicien allemand n’a pas le courage de faire confiance aux jeunes footballeurs en verve. Il est en quelque sorte l’otage de quelques vieux Lions qui, en forme ou pas, sont toujours classés. S’il est vrai qu’on peut lui tirer un coup de chapeau pour ce qui est de la confiance placée en Souleymanou Hamidou pour le match de dimanche dernier contre la Côte d’Ivoire, il ne faut pas oublier que c’est le résultat de grandes et persistantes critiques des Camerounais, par médias interposés, au sujet des mauvaises performances de Idriss Carlos Kameni depuis la Can 2004 en Tunisie.
L’on ne comprend toujours pas pourquoi Schäfer s’entêtait à aligner un Kameni en manque de compétition. Tout comme il s’obstine à aligner Mohamadou Idrissou, et à ne pas faire confiance aux jeunes tels Emana, Mokake, Job et Makoun qui, dans leurs clubs respectifs en Europe, sont des pièces maîtresses. Les Camerounais ont encore en travers de leur gorge la non-sélection de Marcus Mokake pour la Can 2004, alors que cet ex-sociétaire du Canon de Yaoundé était le Lion le plus en forme à cette période-là. Pourquoi Schäfer continue à faire confiance à Eric Djemba Djemba, Modeste Mbami et Idrissou Mohamadou qui, depuis la Can 2004, ne cessent d’étaler leurs limites chez les Lions Indomptables ? Des questions sans réponses qui poussent nombre d’observateurs avertis à s’interroger sur la personnalité du technicien allemand des Lions Indomptables qui par ailleurs, ne cesse de se plaindre des mauvaises conditions de travail et du fait qu’il est sans salaire depuis bientôt six mois mais, n’en tire pas des conclusions malheureusement.
Par Honoré FOIMOUKOM, Le Messager