Samedi, face à la Sierra Léone, en match retour du second tour du Championnat d’Afrique des nations (Can) des moins de 23 ans, Joseph Yanki a été le meilleur argument offensif de la sélection nationale espoir du Cameroun. Passeur décisif sur le but de Joseph Minala (1-0, 32e) et auteur de très belles occasions dangereuses, le joueur de Coton Sports de Garoua enregistre une belle note.
Il n’est pas prêt d’oublier cette rencontre. « Pour moi dit-il, c’est le meilleur match que j’ai livré avec une catégorie de la sélection nationale. C’est la première fois que je joue avec un tel engagement. J’avoue d’ailleurs que moi-même je suis surpris ».
C’est en effet grâce au talent individuel de Joseph Yanki que le Cameroun a caressé l’illusion d’atteindre le dernier tour de cette campagne sénégalaise. Parti seul dans un contre, le milieu de couloir camerounais efface un défenseur puis déclenche une longue course en direction de la surface de réparation sierra-léonaise. Son centre parfait a désaxé le gardien qui croyait qu’il allait frapper. Joseph Minala n’a rien d’autre à faire que de marquer. « Quand j’ai engagé ma course se souvient-il, je me suis dit que c’était cette fois ou jamais. Je n’ai pas réfléchi. Il fallait qu’on marque avant la pause. Et quand j’entre dans la surface, et que je vois Garita et Minala qui attendaient je me suis dit : ça y est ! ». Rapide et constant, Joseph Yanki a gardé le même niveau d’engagement et de pression durant les minutes suivantes. Ses dribles et ses percées solitaires ont causé d’énormes difficultés aux défenseurs adversaires.
Yanki : « le penalty en fin de rencontre était injuste »
John Keister, le sélectionneur des Leone Stars a avoué que ses défenseurs ont souffert face à la rapidité, l’endurance et la technique de l’ancien joueur de Njalla Quan. Dommage qu’il ait manqué d’efficacité dans ses frappes qui, soit passaient tout prêt du cadre, soit étaient captées par le gardien adverse. Joseph Yanki aurait même pu doubler la mise pour le Cameroun, mais face à Unisa, il est bousculé dans le dos par un défenseur et c’est en tombant qu’il va envoyer la balle qui frôlait juste le poteau (73e). « Le penalty en fin de rencontre était injuste, mais c’est l’arbitre qui décide dans un stade de football. J’ai beaucoup pleuré. Nous voulions vraiment gagner. Cette génération ne jouera peut-être plus jamais chez les U23, parce que les prochaines compétitions de cette catégorie sont prévues dans au moins 3 ans. C’est triste, mais c’est le foot », reconnait-il enfin de compte.
Arthur Wandji