C’est une entrée en matière remarquable que le pays hôte a servi au monde entier ce jeudi pour la première journée de sa coupe du monde. C’était proche de la perfection et ce 14 juin 2018 restera longtemps gravé dans la mémoire collective des russes, fiers et patriotes comme pas un autre peuple sur la planète.
Denis Cheryshev, le moins russe des Russes, né alors que la Russie était dans l’ère de la Perestroika et qui a été élevé en Espagne, a été prolifique avec un fantastique doublé.
C’est clair. Cette première journée a mis beaucoup de fierté dans les coeurs russes, et ceux qui étaient présents dans le superbe Luzhniki Stadium n’ont raté aucun instant de ce moment rassembleur. Pour un tournoi de cette envergure, il est nécessaire d’avoir le pays organisateur qui se comporte bien sur le terrain et remporte ses matchs, ne serait-ce que les premiers pour maintenir un engouement intéressant.
Pour cette première journée, tout a bien été pour le pays organisateur. Que ce soit le discours accommodant, hospitalier, et très bref dans les circonstances, la majestueuse et si courte cérémonie d’ouverture et cette équipe russe qui a été si impressionnante alors qu’on les avait pratiquement exclus des pronostics, les voyants étaient tous au vert.
Ce match ne soulevait pourtant les passions que dans les deux pays en compétition puisque l’affiche était pas un classique et avait d’ailleurs été surnommé « El Gazico » en référence au fait que ces deux pays disposent entre eux du quart de la production mondiale des reserves de pétrole. D’autres préféraient plutôt le surnom de « El Kalashniko » pour souligner des relations politiques tendues entre les deux pays qui sont les sponsors des courants opposés dans la guerre qui secoue toujours la Syrie.
Et puis, il y avait de ces scènes, magnifiquement insérées dans la couverture du match, qui montraient quelques discussions naissantes entre les deux patrons des deux nations officiellement non ennemies, mais dont les actions politiques sont totalement divergentes, assis de chaque côté de Gianni Infantino, le très récent tsar de la FIFA. Ce dernier avait lair de se demander ce qu’il faisait là entre ces deux « puissants ». Comme le dirait quelqu’un, le football nous mène dans des lieux étranges.
Mais ce que les russes et le monde retiendront de la première journée de cette compétition est simple. La victoire sans appel, éclatante, le feu d’artifices en but de la Russie contre une bien piètre opposition. Parions que Poutine n’a pas pu s’empêcher pour promettre au Prince, ou Sultan ou Emir assis pas loin de lui que les éclairs de ses bombes sont mille fois encore plus impressionnants.