Il fallait avoir les nerfs solides dimanche soir dans les tribunes du Borg Al Arab Stadium, à Alexandrie, devant son poste de télévision ou les yeux bloqués sur son smartphone. L’Egypte s’est qualifiée pour la Coupe du monde Russie 2018. Mais quelle fin de match. Les Pharaons sont passés très très proches du pire.
Petit retour en arrière.
Samedi à Kampala, l’Ouganda et le Ghana font match nul. L’Egypte n’a plus besoin que d’une victoire pour gagner le voyage en Russie, sans attendre la dernière journée éliminatoire. Dimanche, en début de soirée à Alexandrie, les Pharaons accueillent les Diables rouges du Congo, déjà dans les choux. Les hommes de Sébastien Migné n’ont rien à gagner dans ce match qu’il faut bien jouer car il figure au programme bien que la qualification leur soit désormais impossible. Et pourtant, ils ont failli mettre l’Egypte dans l’obligation d’aller gagner lors de la dernière journée au Ghana.
Les joueurs de l’Argentin Hector Cuper, probablement, tenaillés par la peur de mal faire et de s’attirer les foudres de leur public ont dû attendre l’heure de jeu pour se libérer juste un peu. Mohamed Salah met les siens sur orbite ! Le milieu de terrain de Liverpool profite d’un service de la tête de Mohamed El Neny pour contrôler et enchaîner d’une frappe (1-0, 62’).
C’est bien mais rien n’est fait. Les Egyptiens sont dans une situation délicate. Ils mènent mais ils sont sous la menace d’une erreur et d’une égalisation congolaise. Et c’est ce qui se produira peu avant la fin du temps règlementaire. Le remplaçant Arnold Bouka est au deuxième poteau lorsqu’il reçoit le cuir. Sa volée fait mouche et laisse les fans égyptiens sans voix. L’Egypte n’était plus qu’à deux minutes du bonheur… Déjà certains spectateurs avaient quitté les bancs, dépités par cette terrible contre-performance qui venait reporter à plus tard un voyage pour la Russie très menacé et que le pays attend depuis 1990… Mais il restait le temps additionnel. Et le miracle a eu lieu. Un pénalty pour les Pharaons. Salah s’élance et trompe Barel Mouko (90+5).
Il faut le lire pour le croire. C’est une histoire qu’on se racontera pendant longtemps dans les foyers égyptiens. C’est la fin de la scoumoune qui avait constamment affecté le football égyptien qui, depuis 27 ans, attendait cette qualification qui avait toujours refusé de s’offrir au géant du football africain.