Alors que la majorité des nations participantes à la Coupe du Monde 2014 est déjà dans les Amériques, Les Lions Indomptables du Cameroun se trouvent encore au Cameroun, à plus de huit heures à vol d’oiseau de Vitoria, leur camp de base au Brésil. L’expérience de la Coupe du Monde Corée/Japon 2002 et surtout la fatigue des joueurs qui étaient perceptibles lors du premier match contre l’Irlande nous font croire que la rencontre contre le Mexique du 13 juin prochain risque être l’exacte copie de celle d’il y a 12 ans si le problème de décalage horaire n’est pas taclé convenablement.
Si le programme original qui prévoyait une arrivée au camp de base le 4 juin avait été suivi, cela aurait laissé neuf jours pour combattre les malaises dues au décalage horaire (jet lag, en anglais).
Les malaises qui découlent de ce décalage horaire commence à se manifester avec les vols qui traversent trois ou quatre fuseaux horaires. Le symptôme le plus évident est l’endormissement le jour et le réveil au milieu de la nuit. Mais la fatigue, la perte d’appétit, les troubles digestifs, le mal de tête, la nausée, l’irritabilité et les troubles de l’humeur peuvent aussi être au rendez-vous.
C’est que, la civilisation industrielle, surtout l’apparition des vols intercontinentaux, a placé le cerveau humain dans des conditions que l’évolution n’avait pas prévues.
Ainsi, un voyageur arrivant à Sao Paulo en provenance de Yaoundé a encore ses rythmes circadiens endogènes de la capitale camerounaise, alors qu’il reçoit les informations lumineuses reculées de 4 heures de la métropole brésilienne. Il en résulte une inadéquation entre son besoin de sommeil et l’heure civile de l’endroit où il se trouve.
Plus de 75% des voyageurs traversant plusieurs fuseaux horaires rapportent des troubles du sommeil dans la nuit suivant le vol. Ce chiffre diminue néanmoins à 30% après trois nuits. On estime qu’il faut à peu près une journée de récupération par fuseau horaire traversé. Cela varie cependant beaucoup d’un individu à l’autre, les personnes ayant un rythme de vie bien réglé étant plus sensibles au décalage horaire que celles qui ont un rythme de vie moins structuré.
Dans le cas du Cameroun, si le groupe arrive au Brésil le 8 juin au soir, au meilleur des cas, il faudrait 4 jours pour juguler tous les effets du décalage horaire. Donc Volker Finke ne pourra avoir tout son effectif au top que le 12 juin au soir et donc, les entraînements faits auparavant auront été fait avec des joueurs diminués physiquement.
Il y a tout aussi clairement des méthodes pour réduire au strict minimum d’une heure par fuseau horaire traversé les effets du décalage en commençant par habituer le corps au décalage en se couchant et en se levant plus tard si on voyage vers l’ouest; ce temps éveillé plus tard le soir aura d’autant plus d’effet s’il est passé à un endroit bien illuminé, de mettre sa montre à l’heure de sa destination aussitôt après le décollage, de s’exposer aux rayons du soleil une fois arrivé dans le nouveau pays pour accélérer la synchronisation de son horloge centrale, d’être actif physiquement et d’avoir une diète équilibrée les jours suivant son arrivée,
et peut-être plus que tout, de commencer le voyage bien reposé.