Le vice président de la Fécafoot s’est exprimé sur les problèmes qui minent notre équipe nationale depuis la dernière coupe du monde. C’était au cours d’une émission diffusée sur les ondes d’une radio locale le 25 décembre dernier.
Le changement de brassard serait, selon lui, la colonne vertébrale du problème.
“Personnellement je crois que les problèmes de l’équipe nationale du Cameroun partent du match amical livré à Klagenfurt contre l’Autriche. Pour moi, les problèmes ont commencé à faire jour suite à la mauvaise gestion du capitanat. Le passage de témoin entre Rigobert Song Bahanag et Samuel Eto’o Fils a été mal vécu par les uns et les autres et voilà le départ des problèmes de l’équipe nationale. À partir de là des clans se sont formés de manière souterraine sans que les dirigeants que nous sommes puissent le percevoir tout de suite. Les clans se sont formés les uns contre les autres. Résultat des courses, quand nous arrivons en Afrique du sud le fruit est tellement mur. Jusque là, les dirigeants n’arrivent pas à percevoir ce qui se passe au sein de l’équipe. Tout le monde nous dit que tout va bien. On interroge n’importe quel joueur pour entendre que tout va bien, mais c’est à la pratique, sur le terrain que nous constatons que nous n’avons pas une équipe mais une sélection. L’équipe a été désorganisée à la suite du passage du capitanat. Après, il fallait solder l’Afrique du Sud. D’autres équipes nationales l’ont fait à leur manière ’’.
Les dirigeants ont été informés du malaise et ont été incapables de stopper l’hémorragie.
‘’ Pendant que nous étions à Klagenfurt puisque c’est moi qui conduisait la délégation en Autriche, le ministre des sports m’a téléphoné pour me demander comment est ce que la fédération vivait le passage du capitanat. Lui trouvait que c’était brutal. Nous avions des instructions à l’effet que nous devions laisser Paul Le Guen faire son travail. J’avais dit à l’époque qu’il fallait des mesures d’accompagnement. Malheureusement revenu au pays avant la coupe du monde, cela n’a pas été fait ‘’.
‘’ Il nous avait été instruit de laisser Paul Le Guen faire son travail librement, qu’il ne devait avoir d’ interférence de quelque nature que ce soit. Et nous avons scrupuleusement respecté ces instructions. Sauf que Paul Le Guen s’est mis à gérer n’importe comment ‘’.
Au sujet de la fameuse mission dépêchée en Europe par le ministre des sports et de l’éducation physique pour rencontrer les ‘’ bannis’’, malgré les critiques qui fusent de partout, il pense qu’elle était nécessaire.
‘’C’était une mission d’écoute et de médiation. Cette mission était une bonne mission, parce qu’elle a permis d’écouter les uns et les autres et surtout de faire des propositions. Cette mission ciblait un certain nombre de joueurs: Samuel Eto’o capitaine des Lions, Achille Emana, Alexandre Song et Stéphane Mbia.
Nous avons rencontré tout ce monde et nous avons constaté lors des entretiens que c’est la gestion du capitanat qui avait produit des réactions en chaîne ayant abouti à ce que le Cameroun sorte de la coupe du monde avec une cuillère de bois. La responsabilité à ce niveau c’est d’avoir laissé Paul Le Guen faire ce qu’il voulait faire. Avec du recul, on ne devait pas suivre les instructions, parce que le coach ne se comportait pas bien ‘’.
‘’Nous avons interrogé les joueurs pour savoir. Les enfants ne se sont pas bien comportés. Il y a eu des problèmes. Il faut maintenant essayer de voir ce qui n’a pas marché.
Il s’est passé quelque chose de fondamental dans cette mission. Il s’est dit ceci et je vous le livre. Que certains joueurs, notamment trois des quatre, après le passage du capitanat et après la préparation de la coupe du monde, monsieur Paul Le Guen leur aurait dit qu’ils étaient des titulaires indiscutables. Il leur aurait déclaré cela. Il se trouve qu’à l’époque de l’ancien capitanat, c’était le 1 9 8 4 ( Kameni, Eto’o, Njitap et Rigobert Song ) qui faisait des recommandations à l’entraineur. Ils me l’ont dit. L’entraineur leur ayant dit qu’ils étaient des titulaires de l’équipe, quelle n’a pas été leur déception de constater qu’ils n’avaient pas été retenu dans l’équipe-type qui rentrait sur le terrain notamment contre le Japon? Ils auraient donc pris cela mal. Ce que je trouve aussi normal. Ils ont indexé le nouveau capitaine Samuel Eto’o qui, à l’époque, manipulait le coach et l’animosité qui s’était installé entre le capitaine et certains joueurs.
Il faut aussi préciser que l’entraineur Paul Le Guen avait aussi déclaré qu’il n’avait jamais consulté Samuel Eto’o pour constituer la liste des 30, celle des 23 et surtout les 11 ‘’.
Même s’il affirme que la mission a été un succès, il transpire dans les propos de Francis Mveng que les trois pensionnaires sont allés à la rencontre des quatre joueurs en rang dispersé.
‘’ Nous étions trois à être envoyés en mission. Un rapport a été fait par deux personnes, et un troisième, son excellence Roger Milla qui était le chef de mission n’a pas fait de rapport. Il a contacté les joueurs à sa manière ‘’.
Parti du Cameroun à trois, Francis Mveng, Me Maurice Enama et son Excellence Roger Milla, les trois émissaires du ministre des sports ont évolué en rang dispersé. Francis Mveng et Me Maurice Enama ont rencontré les quatre joueurs. Roger Milla, chef de délégation, a préféré discuter avec Samuel Eto’o et surtout Rigobert Song.
Guy Nsigué à Yaoundé