Parent d’un boursier recalé de la Kadji sport alors que le contrat n’était pas expiré, il exprime son courroux. Il explique les circonstances de cette affaire qui commence à défrayer la chronique.
Pourquoi en voulez-vous à la Ksa ?
En 2013, mon fils est allé faire des tests à la Kadji Sport Academy (Ksa). Et il a été sélectionné comme boursier à 100%. Je me suis donc rendu à la Ksa en compagnie de son coach de Dschang à savoir Honoré Ketcha. Là-bas ils m’ont confirmé que mon fils était à 100% boursier et nous avons fait les contrats. Curieusement deux mois, plus tard, les responsables de la Ksa me font appeler pour m’informer qu’il fallait que je paye 500 000 Fcfa l’année, puisqu’il avait beaucoup de charge à raison de 62500 Fcfa chaque mois. J’ai répondu à Mr Gilbert (Gilbert Kadji, ndlr) que je ne pouvais pas parce que je n’exerçais rien. Ceci en réalité était un rappel parce que j’avais dit la même chose au moment de la signature du contrat. Au départ, ils ont bien accepté, mais je suis surpris qu’ils commencent deux mois plus tard à me dire que les charges sont énormes parce qu’ils ont plusieurs boursiers. J’ai demandé au président de la Ksa s’il n’avait pas tenu compte de tous les paramètres avant le recrutement ? Après l’avoir expliqué mes difficultés, il a dit que si je ne pouvais pas payer en espèces, je pouvais le faire en nature. Ainsi, il a dit que je peux donner des cageots de tomates chaque mois. J’ai dit que j’allais réfléchir. De retour à Dschang, j’ai vu le coach Ketcha qui m’a demandé de faire des efforts en donnant au moins deux mois avant d’arrêter puisque cela n’était écrit dans le contrat. Et quand je suis retourné à la Ksa, ses responsables ont décidé que je donne 145 kg de tomates par mois. Ce que j’ai accepté malgré moi. Après avoir honoré cet engagement pendant sept mois, je n’y pouvais plus. Je suis rentré voir Gilbert Kadji pour le lui signifier. Il m’a dit qu’on allait voir l’année suivante. Toutefois je n’ai cessé de faire des correspondances pour rappeler que ça ne faisait pas partie du contrat. L’année suivante, après deux mois de cours, j’ai reçu une note de la Ksa indiquant que si mon fils ne se paye les arriérés, il ne sera plus admis. J’ai encore pris l’engagement de payer la somme de 500 000 Fcfa jusqu’au terme de la formation de l’enfant. L’année qui précédait, j’ai reçu un appel de la secrétaire de Gilbert Kadji qui me faisait savoir que si je ne pouvais pas donner 2.400.000 Fcfa, que ça ne valait plus la peine que mon retourne à la Ksa parce qu’il est désormais pensionnaire. Je me suis déplacé pour la Ksa où cette secrétaire a confirmé ce qu’elle m’avait dit au téléphone. A cet instant j’ai saisi un huissier qui a fait une sommation à la Ksa. Et la même secrétaire m’a appelé pour me demander de payer ce que j’avais l’habitude payer, à savoir 500.000 Fcfa. Je lui ai dit que je ne plus donner même un seul franc. Et qu’il était libre de respecter ou non les clauses du contrat. Toutes les dépenses que j’avais jusque-là étaient le fruit des dettes contractées partout.
Dès lors que votre enfant n’était plus à la Ksa, avez-vous eu une libération ?
Ils n’ont jamais donné une libération. La seule qu’ils attendaient de moi était que je paye 2.400.000 Fcfa. Quand je me suis rapproché du coach de l’enfant, il n’a dit qu’il ignorait ce qui se cachait derrière cette persécution.
Est-ce que cette situation à un impact sur la carrière de votre enfant ?
L’enfant a d’abord été moralement abattu. Le jour où la secrétaire m’appelle pour donner cette information, je ne pouvais immédiatement tenir informé à mon fils qu’il ne pouvait plus retourner à la Ksa. J’ai accepté de me soumettre à certaines exigences qui n’étaient pas prévues dans le contrat parce que mon fils voulait y rester. Il m’encourageait de me battre parce qu’il avait foi qu’il allait faire quelque chose. C’est progressivement que j’ai pu amener l’enfant à comprendre cette triste situation. L’instant d’après, il a même refusé d’aller à l’école et même recommencer à s’entrainer, à cause de ce traumatisme. Il a fallu l’intervention du coach Ketcha pour qu’on puisse remonter l’enfant. En plus de ce traumatisme, il éprouve des difficultés à s’engager avec un autre club. Il a fait des tests concluants à Rainbow de Bamenda mais n’a pas été retenu parce qu’on dit qu’il est toujours sous contrat avec la Ksa. Le même argument a été avancé pour l’écarter quand réussi d’autres tests à Bafoussam. Depuis il travaille avec As Menoua, mais ne peut pas avoir une licence parce qu’il est sous contrat avec Ksa alors que les clauses de ce contrat n’ont jamais été respectées.
Qu’attendez-vous de la Ksa ?
J’attends qu’elle répare tous les préjudices causés puisqu’il n’était pas question au départ qu’on paye ; mais je me suis rendu compte que c’était une arnaque. Car j’ai payé d’énormes sommes qui n’étaient pas prévues au départ. J’attends ensuite qu’il libère mon fils pour qu’il puisse se trouver un nouveau club.
Interview réalisée par Gaël Tadj à Dschang