Il avait pourtant l’un des meilleurs potentiels de sa génération à la fin de son développement à Lyon. Tottenham Hotspur en Angleterre pensait justement avoir trouvé une perle rare, du niveau de son feu follet Dele Ali et qui devait patrouiller la gauche de l’offensive. Mais Clinton Njié ne se révèle que dans des problèmes de moeurs, de sextape, de faux permis de conduire, des virées avec des femmes même lors des regroupements des Lions Indomptables. C’est un problème d’éducation, conclut un psychologue qui explique que Njié n’a pas reçu des outils au centre de formation pour gérer une vie en professionnel.
Et c’est aussi là que l’École des Brasseries du Cameroun devra répondre de ses enseignements en ce sens que les jeunes qui sortent depuis une dizaine d’années de ce moule n’ont pas ce qu’il faut pour rester durablement dans le football de haut niveau.
Et ce n’est pas ici que l’on critiquera les programmes de formation. Un joueur n’est pas que fait de technique ou de tactique. Il est aussi et surtout fait de psychologique, de mental pour traverser les périodes de mou sans affecter son jeu, pour pouvoir gérer la pression inhérente aux victoires ou aux défaites, aux situations de difficultés avec le staff technique du club, avec ses partenaires, et même avec l’administration et aussi avec la gestion de son portefeuille.
Il y a quelques années, l’on a accusé les autorités de football d’avoir étouffé des affaires qui pouvaient devenir un véritable guêpier sanitaire. Un groupe de joueurs, encore formé à cette même école, était soupçonné, à tort ou à raison, de distribuer des MST aux jeunes filles de Douala. Et comme les joueurs ont pratiquement les mêmes fréquentations, cela aurait fait le tour du Cameroun.
Pour revenir à Clinton Njié, c’est quand même des comportements d’adolescent dont il fait preuve. Sa carrière doit être relancée pour une énième fois, dans la glaive de la Russie. Et il vaut mieux le dire, c’est peut-être la dernière chance pour lui avant de se retrouver dans l’enfer des divisions inférieures des championnats non moins faméliques.
L’on ne peut, après tout, pas rester un éternel espoir adolescent.