Fidèle à son habitude, le Cameroun, Le Ministère des sports et la Fédération viennent une fois de plus, une de trop et sans nul doute superflue de rappeler brutalement aux observateurs qu’ils n’ont cure de leurs sarcasmes et restent les seuls copilotes à bord du ‘’Boeing » du Football Camerounais en direction des abîmes du Football mondial. Au
sélectionneur, ils ont envoyé le message clair que rien (pas même son état de santé) ni personne ne les arrêtera.
Au cynisme de la décision vient s’ajouter cette fois l’indécence du timing de l’annonce.
Ces décideurs auraient-ils perdu tout sens de la décence, de la compassion qui auraient commandé qu’en de pareilles circonstances ils reportent leur décision à une date ultérieure ? une semaine par exemple ? Je sais que c’est trop leur demander. Le processus de
désignation de notre sélectionneur national aurait-il définitivement échappé à tous ses acteurs supposés et avérés au point de ne plus appartenir qu’à des intérêts mesquins et égoïstes ?
Ces questions méritent d’être posées. Elles le méritent d’autant plus qu’avec le recul , tout le recul nécessaire, je ne vois toujours pas bien à quelle urgence répondait le fait de dévoiler le nom du sélectionneur le jour même ou le lendemain du jour où l’occupant du poste entrait à l’hôpital pour y subir des soins.
Le processus de désignation des sélectionneurs nationaux parlons-en
S’il est un secret aussi bien gardé chez nous tant du côté de la Fédération que de celui du Ministère des sports, c’est bien le ‘’processus » de désignation des sélectionneurs nationaux.
Il est tellement incompréhensible et inaccessible pour les non initiés que nous sommes, qu’il relève désormais de l’ésotérisme [[i]].
Sans que nous sachions trop pourquoi ils se sont soudainement lancés à la recherche d’un sélectionneur et à quelles missions ils le estinaient, leur processus vient de livrer son verdict en portant à la tête des Lions Indomptables M Volke Finke, un inconnu qui deviendra illustre par le seul fait de cette désignation.
Plus loin dans le temps, c’est leur même processus qui avait porté son choix tour à tour sur d’autres inconnus devenus illustres à l’instar de messieurs Pierre Lechantre, Robert Corfou, Denis Lavagne pour ne citer que ceux là.
Si ailleurs changer de sélectionneur ou d’entraîneur est finalement un événement banal en soi car connu et prévisible, bien malin celui qui pourrait le prédire sans passer pour un apprenti sorcier au pays de nos ancêtres …
C’est parce que chez nous il est toujours soudain, brutal, imprévisible en drainant avec lui son lot de kongosssas [[ii]] et intrigues qu’il relève désormais de l’ésotérisme. En d’autres termes, malgré l’existence d’un contrat, personne, les acteurs sportifs en premier n’est capable de
savoir quand, comment et pourquoi cela arrivera.
Les raisons de cette soudaineté et de cette imprévisibilité tiennent plus aux luttes d’influence qu’aux raisons sportives Hélas ! La désignation du sélectionneur au pays des Lions Indomptables est généralement l’aboutissement d’un combat acharné que se livrent les deux factions rivales qui se sont fixées pour objectif le contrôle de notre Équipe fanion et de tout ce qui tourne autour.
En désignant M. Volke Finke le lendemain du jour même où M. Jean-Paul Akono entrait dans un hôpital pour y subir des soins, la preuve vient d’être apportée qu’un pas de plus, loin des stades et de nos passions vient d’être franchi dans le cynisme, l’égoïsme et les coups tordus qui entourent ‘’leur » processus de désignation.
Les perdants d’avant-hier se sont déjà remis au travail afin de préparer les stratégies pour orchestrer le processus qui fera à son tour partir M Volke Finke.
Circulez Magnusson, il n’y a plus rien à voir ! Je vous souhaite un prompt rétablissement. Au moins ce combat qui vous oppose à un adversaire clairement identifié, la maladie, vous le gagnerez !
EM.
i Le mot « ésotérisme » est d’origine grecque et, dans l’Antiquité, désignait habituellement des enseignements réservés à un petit nombre d’initiés.
ii Kongossa est un terme populaire du Cameroun désignant les rumeurs publiques, le bouche-à-oreille et les commérages de quartier.