La suspension d’Eto’o ressemblait à une simulation grandeur nature pour les Lions qui devront se passer un jour de leur capitaine. Contre la RD Congo, Kameni, Song, Chedjou, Mbia ont montré qu’ils avaient faim et pouvaient prendre les responsabilités qui leur incombent. S’ils ont connu des hauts et des bas dans la rencontre, ils ont démontré à tous les instants la volonté de ne rien lâcher et de rester solidaires, tendus vers la victoire. Mais, une fois de plus, l’étincelle est venue d’un homme : Eric-Maxim Choupo-Moting.
Samedi 2 juin 2012, stade Ahmadou Ahidjo, 53ème minute, Eric-Maxim Choupo Moting provoque un penalty en poussant Issama Mpacko à la faute. Le meilleur buteur africain de Bundesliga se fait justice en battant Kidiaba, deux fois, donnant la victoire et les trois points aux Lions Indomptables. Comme face à la Guinée Bisau en février, comme face à la Guinée en match de préparation, le joueur de Mayence a su se montrer décisif. L’exploit n’est pas mince, tant sur le plan technique que psychologique, et on imagine tout ce qui a pu se passer dans sa tête au moment de tirer une nouvelle fois le penalty, sachant que le dernier penalty tiré sur ce stade avait été raté contre le Sénégal, provoquant l’élimination de la CAN 2012.
Depuis la prise de pouvoir de Denis Lavagne et surtout depuis la suspension de Samuel Eto’o, Choupo a confirmé sur la durée les espoirs entrevus aux côtés de son capitaine. Précieux sur le terrain par son calme, ne faisant jamais le geste de trop, bon dans les airs, le garçon a pris ses responsabilités et démontré qu’il pouvait être une vraie alternative offensive et qu’il avait les épaules pour succéder à Samuel Eto’o une fois ce dernier en retraite internationale. Voire même constituer une double menace. Sa grande taille et son apparente lenteur masquent en effet souvent une vraie qualité technique et une grande prise de responsabilité. A Bisau, son accélération depuis la ligne médiane avait été solitaire et il provoque lui-même le penalty avant de le transformer.
Les Lions sont en construction, et seul le collectif permettra de retrouver les rendez-vous internationaux pour progresser et retrouver le haut des classements. Seules les victoires donneront la confiance et avec un Choupo conforté, ils peuvent voir venir au moins au niveau africain. Au buteur maintenant d’entraîner dans son sillage les Moukandjo, Aboubakar, Zoua, et autres Salli, qui libérés, pourront permettre à une menace protéiforme de voir le jour.
Raphaël Onambélé