Nous avons appris en fin de semaine dernière que vous vous êtes engagé avec l’Olympique de Marseille. Confirmez-vous cette information?
Je dois simplement préciser que je n’ai pas encore paraphé mon contrat. Cependant, les deux clubs, Panthère sportive du Ndé et l’Olympique de Marseille, ont trouvé un accord pour que je puisse m’engager avec l’Om dès le 9 juin, date de l’ouverture du marché des transferts. Pour ma part, je dois encore me soumettre à la visite médicale. Si les résultats sont bons, je vais définitivement m’engager avec ce club dont certains dirigeants [José Anigo, directeur sportif et Julien Fournier, directeur financier, Ndlr] ont tout de même fait le déplacement du Cameroun pour venir régler les derniers détails de la transaction. Ce qui est une preuve évidente de l’intérêt que le club me porte.
On sait que vous étiez courtisé par plusieurs clubs, français, allemands et suisses notamment, qu’est ce qui a milité en faveur de l’Om?
Je dois dire que l’Olympique de Marseille est le seul de tous ces clubs qui a réellement montré de l’intérêt pour moi. Vous savez, faire 6 000 km pour arriver au Cameroun et se taper 400 km en voiture pour venir à Bangangté rencontrer ma famille et mes dirigeants, ça n’a rien de comparable, ce d’autant que St Etienne et les autres clubs intéressés par moi n’ont pas montré la même motivation et sont restés bien au chaud dans leurs bureaux en Europe. C’est v rai que j’ai fait l’objet de plusieurs sollicitations de la part de nombreux clubs. Mon agent Maxime Nana a analysé toutes ces et en avons discuté. Nous sommes tombés d’accord sur un certain nombre de points qui m’arrangeaient autant qu’ils arrangeaient le club de l’Olympique de Marseille. Maintenant, il ne me reste plus qu’à réussir mes examens médicaux et je serai Marseillais.
Pour un jeune joueur comme vous, c’est un énorme défi qui vous attend dans ce club qui a déjà vu passersix Camerounais. Vous sentez-vous prêt à le relever ?
Physiquement et moralement, je suis motivé pour donner le meilleur de moi-même pour relever le défi car je me dois de faire honneur à mon pays et de me mettre au même niveau que les autres Camerounais [Joseph Yegba Maya, Jean-Pierre Tokoto, Joseph Antoine Bell, François Omam Biyik, Salomon Olembé et Modeste Mbami, Ndlr] qui sont passés dans ce club avant moi. Maintenant, je sais qu’il me faudra d’abord m’acclimater, ensuite travailler dur aux entraînements pour gagner ma place dans le groupe et enfin saisir ma chance lorsque le coach se décidera à me la donner.
Le Poste de latéral gauche à Marseille est actuellement occupé par l’un des meilleurs joueurs du club. Comptez-vous l’y déloger ou alors apprendre d’abord à ses côtés ?
Non, soyons sérieux ! Ismaël Taye Taiwo est le meilleur arrière gauche du championnat de France et serait utopique de penser venir lui contester sa place de titulaire dès la première saison. C’est un aîné que j’apprécie beaucoup et dont le style de jeu est proche du mien. Je compte bien l’observer et apprendre à ses côtés durant mes premiers mois au club. Si maintenant, il arrive qu’il quitte le club à l’intersaison, je suis sûr que le club recrutera un autre arrière gauche plus expérimenté que moi mais avec lequel je serai mis en concurrence directe dans la mesure où nous serons tous deux nouveaux. Là je me battrai pour être le titulaire au poste car jusqu’à présent, je n’ai pas été habitué à cirer le banc de touche, que ce soit en clubs ou en sélections.
Quels sont vos modèles au poste d’arrière gauche ?
Plusieurs joueurs ont inspiré ma façon de jouer. J’aime beaucoup Roberto Carlos pour sa puissance et pour ses lourdes frappes de balle. Je suis fan de Paolo Maldini pour son intelligence de jeu et sa longévité.
Lorsqu’on devient professionnel, on pense forcément aux Lions indomptables. Vous qui avez été convoqué en février 2007 alors que vous étiez encore amateur, pensez-vous avoir plus de chance maintenant que vous allez signer à l’Om qui est un club très médiatisé ?
Aujourd’hui plus qu’hier et plus que demain, je répondrais présent si on faisait appel à moi. Aussi vrai qu’il y a un Dieu là haut, je vais tout donner en club pour pouvoir avoir une chance chez les Lions. Etre un Lion indomptable ne se décrète pas. C’est sur le terrain qu’on prouve de quoi on est capable… Je remercie mes parents, mes présidents respectifs, mes différents coaches qui ont permis que tout ce qui m’arrive aujourd’hui soit une réalité.
Propos recueillis par Steve Djouguela