Hier présidente transitoire de la Commission de football féminin et aujourd’hui vomi par le Kpa Kum et la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) pour avoir osé déposer sa candidature dans le dessein de défier le Prince, l’actuelle présidente du commission Ad hoc de football féminin et ancienne présidente du Conseil d’administration du Canon n’est pour autant pas une inconnue dans l’univers footballistique au Cameroun.
En la portant à la tête des verts et rouges de Nkolndongo en janvier 2012, on pensait qu’elle viendrait définitivement mettre un terme à ces antagonismes de mauvais aloi qui minaient depuis plusieurs années le Canon de Yaoundé. Le conseil d’administration avait cru bien faire en jetant son dévolu sur une femme parce qu’on estimait qu’avec sa riche expérience et sa finesse dans le management, elle réussirait enfin à réconcilier les hommes et faire briller le club au firmament. On la présentait comme une femme d’affaires au préjugé favorable. Le profil parfait pour occuper ce poste. Pour la première fois donc de son histoire, le Canon sportif de Yaoundé a été dirigé pendant trois années par une femme. Militante du Canon depuis 1978, la nouvelle présidente était présentée comme une passionnée de football. Agée d’une cinquantaine d’années, cette membre influente des Mekok Me Ngonda a même participé à la rédaction des statuts du club.
Passion et détermination
Quelques mois seulement après sa prise de pouvoir, elle se rend compte que la passion et la détermination à eux seuls ne suffisent pas pour soigner le syndrome Kpakum. Mais, elle ne démord pas pour autant. Elle persévère contre vents et marées et parviens à offrir une place de finaliste de la Coupe du Cameroun au Canon en 2013. L’année d’après, c’est le chaos. En guise de remerciements, elle est vomie, honnie, conspuée, salie. Celle qui est portée à la tête de la Commission nationale de football féminin par le président du Comité de normalisation de la Fécafoot, Joseph Owona est la risée d’une équipe dont elle n’a voulu que son rayonnement. Dans ses nouvelles fonctions, elle permet aux Lionnes indomptables d’être vice-championne d’Afrique à l’issue de la Can en Namibie. Puis, de faire rêver les camerounais à la Coupe du monde au Canada. Les pouliches d’Enow Ngachu réussissent l’exploit de décrocher une honorable place de huitième de finaliste. Le pays ne jure plus qu’au nom des filles. Toujours modeste et circonspecte, Céline Eko continue d’avoir faim car, l’aventure continue. Des combats dont elle est sujette, de son impossible retour dans la caserne du Kpa kum en passant par ses prochains défis, elle a beaucoup appris.
Combattue mais jamais abattue !
Christou DOUBENA