La présidente de la Commission transitoire de football féminin de la Fécafoot s’exprime sur la situation qui prévaut au sein des Lionnes depuis ce mardi matin. La cérémonie organisée par le ministère des Sports au palais des sports n’a plus eu lieu. Les Lionnes ayant refusé de bouger de l’hôtel Mont Fébé sans avoir reçu leurs primes.
Qu’est-ce qu’il en est de la question des primes des joueuses ? Est-ce que c’est réglé ?
Elle n’a toujours pas été réglée jusqu’en ce moment (12h30, ndlr) où je vous parle. Nous avons reçu la visite des responsables du ministère des Sports hier soir (lundi, ndlr). Nous sommes restés ensemble jusqu’à, pratiquement minuit. On a promis envoyer chercher les filles ce matin pour une cérémonie et jusqu’à présent, nous n’avons revu personne du ministère des Sports.
Est-ce vraiment ce qui explique la non-présence des joueuses au palais polyvalent des sports ?
Je ne peux pas vous dire que c’est cela qi explique l’absence des joueuses, dans la mesure où elles sont parties du Cameroun avec pour objectif de défendre les couleurs du Cameroun ; je crois que ce n’est pas pour cela. Si c’était le cas, comme les gens veulent le dire, une grève. Non ! Ce mot, je ne souhaiterais pas que cela puisse exister chez les filles. Ça ne les ressemble pas. Elles n’ont rien exigé avant de partir. Ce sont des adultes. La plupart d’entre elles nous ont dit qu’elles sont issues de familles pauvres. Donc, elles allaient d’abord pour une ambition bien précise : celle de s’inscrire dans l’histoire du football mondial ; pari qu’elles ont tenu sans poser un problème de primes. Je crois que les uns et les autres devraient aujourd’hui apporter une attention pas particulière, mais libérer ces filles dont certaines parmi elles doivent repartir et d’autres doivent faire face à certaines obligations familiales. D’ailleurs, nous avons parmi elles une, qui a perdu son fiancé une semaine avant le début de la compétition. Nous lui avons posé la question de savoir si elle allait tenir, elle nous a répondu qu’elle est venue pour défendre les couleurs du Cameroun. Elle a dit : mon fiancé n’est plus là ; je penserai à lui. Elle a d’ailleurs marqué un but et a sorti de ses bas un papier où elle avait inscrit le nom de son fiancé, paix à son âme. Il y a une autre joueuse qui a perdu son père pendant que nous étions en Namibie. C’est vous dire que ces filles avaient un objectif à atteindre et je crois que toutes ces filles méritent des encouragements. Ce sont des filles qui n’avaient pas pour objectif de base un problème de primes.
Et jusqu’à ce moment toute l’équipe est encore clouée à l’hôtel. Qu’est-ce qui coince finalement ?
On attendait l’arrivée des responsables du ministère des Sports qui ne sont pas venus. Les filles ne vont pas emprunter des taxis pour aller à une cérémonie. Le bus qui devait les transporter n’est toujours pas arrivé. Je ne peux pas vous dire la vraie raison.
On a vu les capitaines sortir précipitamment ; Cela signifie que les choses sont en train de se décanter ?
Je vous dis que moi-même, depuis hier, je ne suis as rentrée chez moi. Nous attendons si les choses peuvent se décanter le plus rapidement, tant mieux.
Entretien mené par Antoine Tella à Yaoundé