Témoignage de Joseph Valéry Fotso, journaliste, speaker au stade lors de la rencontre Cameroun – Libye, qui a pu s’infiltrer dans les vestiaires des joueurs et a suivi exactement ce que le capitaine a dit à ses coéquipiers de l’équipe nationale. Chose vue et entendue.
« A l’arrivée de ses coéquipiers aux vestiaires, Samuel Eto’o les a accueillis et a demandé à tout le monde de se regrouper, parce qu’il a une petite déclaration. Chacun s’est levé de sa place et a approché la table, jusqu’au coach, Volker Finke, Sylvain Monkam, le préparateur physique et même Emmanuel Ambane, le préparateur psychologique. Manquait à l’appel, mais légèrement placé derrière lui (Samuel Eto’o, ndlr), Alexandre Song. Samuel balance : « Où est Alex ? ». Et celui-ci a répondu juste derrière lui : « je suis là, capi ». Samuel lui dit : « il faut venir ». Avant de dire ceci : « Merci les gars. Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. C’est grâce à vous, à tout ce que nous avons fait ensemble, que je suis là où je suis. Je vous laisse, je pars. Vous avez choisi Nicolas Nkoulou comme capitaine. Encouragez-le et soutenez-le. Dans toutes les familles, il y a des problèmes, il y a des moments difficiles. Le plus important, c’est de pouvoir gérer. Restez soudés. L’avenir est devant vous. Vous savez, autour de nous, ça bavarde trop. Il faut éviter d’écouter les ragots. Je vous laisse et je suis convaincu qu’il y a une formidable équipe du Cameroun qui est en train de grandir. Que Dieu vous protège et je vous souhaite bonne chance ».
A peine Samuel Eto’o termine, Enoh Eyong lève la main et dit : « capi, capi, ne partez pas encore. Comme vous êtes encore là, prions donc ensemble. Samuel Eto’o, dit donc la prière et a imploré Dieu de « protéger ses jeunes frères du fait qu’ils ont des capacités et qu’ils peuvent aller jusqu’au bout, même sans moi. Je te demande protéger ces joueurs et de les amener au bon bout ». Avant d’entonner : « Notre père qui est aux cieux … », repris en cœur. En ce moment, le ministre des Sports, le président du Comité de Normalisation de la Fécafoot, l’Ambassadeur itinérant et Joseph Antoine Bell, sont déjà dans la salle, avec à leurs côtés des directeurs du ministère des Sports. Et main dans la main, tout le monde a prié ensemble. Au terme de cette prière, Samuel Eto’o dit : « Ok, je m’en vais. Je vous souhaite bonne chance et j’espère que vous allez atteindre vos objectifs ».
Et un autre joueur de me balancer : « Valéry, ça c’est tout, sauf une équipe de football. Ça bavarde trop », avant de prendre son sac pour s’en aller.