Une attaque qui tarde à prendre ses marques, des configurations tactiques qui semblent ne pas favoriser le jeu offensif, une incertitude dans l’axe de la défense, le nul vierge contre l’Italie masque la réalité d’une équipe qui joue un système sans les moyens de sa politique. Si Joël Matip reste la principale satisfaction chez les nouveaux, le manque de joueurs capables d’animer le 4-3-3 est criard.
Le six sur onze
Le constat est alarmant. Six défenseurs centraux utilisés en seulement onze rencontres internationales. Depuis son arrivée à la tête de l’équipe nationale du Cameroun, Paul Le Guen tarde à trouver la paire idéale de l’axe de notre défense. Un secteur clé qui est en fait un des stabilisateurs d’une équipe de football.
Si le breton fait de Nkoulou, et avec raison, son principal atout défensif, il doit se mouiller et choisir le second membre de la paire. Il est à remarquer que André Bikey et Rigobert Song sont les seuls à avoir longtemps joué avec le monégasque, le premier pendant les JO de Beijing et le second pendant la dernière phase éliminatoire comptant pour la coupe du monde 2010.
Paul Le Guen a jusqu’ici utilisé Nkoulou, Song, Bikey, Bassong, Chedjou et tout récemment Dany Nounkeu. Quand on sait qu’une défense effective a besoin du temps pour s’adapter et trouver une symbiose, il est primordial que le choix se fasse rapidement pour permettre au duo de bâtir rapidement sa complicité. Rappelons tout de même que la paire des JO s’est très bien comportée contre des équipes comme le Brésil ou encore l’Italie.
Pauvre attaque !
Ce n’est plus un secret de polichinelle. Notre attaque se porte mal et même très mal. Le match amical contre l’Italie est venu confirmer son manque d’efficacité. Le Cameroun a arraché un nul vierge sans aucun tir cadré. Entre l’indiscipline tactique de Samuel Eto’o Fils et les absences d’Achille Emana, la rareté des occasions de but met à jour la pauvreté de notre jeu porté vers l’avant. Pourtant, ce n’est pas le potentiel qui manque. Convaincu par les bienfaits du 4-3-3, Paul Le Guen ne possède ni les moyens de sa politique, ni l’autorité nécessaire pour imposer l’orientation du jeu, ni même la baraka pour discipliner son capitaine Samuel Eto’o. En tout cas, il n’a rien montré jusqu’ici.
Un autre cas de figure…
Pour permettre un jeu équilibré de la défense à l’attaque avec l’effectif présent à Monaco, une configuration différente du onze de départ aurait éventuellement permis aux lions indomptables de présenter un jeu conquérant avec l’optimisation de nos potentiels.
– Souleymanou ou Kameni dans les buts.
– Une défense plate composée par Nkoulou et Mbia dans l’axe. Assou-Ekotto à gauche, Mandjeck ou Nguemo à droite.
– Un milieu de terrain en forme de V avec notamment deux 6 (Alexandre Song et Mandjeck ou Enoh), Makoun légèrement avancé en poste de 8 et Achille Emana en position de meneur de jeu (10).
– Deux attaquants de pointes composés par Kouemaha et Eto’o fils.
Stephen Sunou à Monté Carlo