Les « spécialistes » et autres commentateurs de tous horizons avaient enterré un peu trop vite les représentants africains à la Coupe du monde féminine de football. La compétition mondiale se dispute actuellement en Australie et en Nouvelle Zélande. Après la première journée de la CDM 2023, seul le Nigeria s’était distingué par un match nul face au Canada. Ce pays d’Amérique du Nord est quand même champion olympique en titre. Beaucoup de commentateurs sportifs, notamment au Cameroun, étaient formels. Les sélections africaines n’avaient pas le niveau pour faire bonne figure en coupe du monde. C’était oublier la glorieuse incertitude du sport. La suite va le prouver.
Performance historique de l’Afrique
A l’issue des trois matchs de la phase de poule, l’Afrique s’en sort plutôt très bien. Elle a placé trois équipes (Nigeria, Afrique du Sud, Maroc) en huitième de finale. Une performance d’autant plus remarquable que des grandes sélections comme l’Allemagne, le Canada, le Brésil, l’Argentine, l’Italie …sont passées à la trappe et que la CAF n’était représentée que par 4 équipes sur les 32 en lice. Seule la Zambie manque donc au rendez-vous.
Les bons résultats des équipes africaines ne sont pas le fruit du hasard mais résultent d’un travail de fond. Ils traduisent par ailleurs les progrès du foot féminin africain ainsi qu’un nivellement du niveau mondial. Sans préjuger de l’issue des huitièmes de finale, on peut déjà affirmer que le football africain au féminin à déjà tiré son épingle du jeu en s’imposant sans complexe au plus haut niveau.
Un exemple à suivre par des équipes masculines souvent décevantes en coupe du monde. Les femmes auraient-elles donc plus de « couilles » que les hommes ? Il reste à espérer que ce record historique entraîne une redistribution des cartes au niveau de la FIFA qui a permis que la 5e place de l’Afrique soit disputée en barrages (Cameroun – Portugal) et dont les classements successifs ne semblent pas avoir pris en compte les progrès accomplis jusqu’ici par le football féminin en Afrique
Par Jean Marie Nzekoue