C’est finalement à la danse Bafia (un pas en avant, deux en arrière), que Fovu club de Baham est en train de soumettre les Camerounais depuis quelques mois. C’est au sujet de la finale de la coupe du Cameroun de football qui pointe à l’horizon, même si la date reste jusqu’ici inconnue. Depuis jeudi soir, à en croire de sources concordantes, les joueurs du club du rocher sacré de Baham qui sont sensés prendre part à la finale, contre Les Astres de Douala, sont privés de leurs licences. A en croire nos informateurs, elles ont été retirées par le président général du club, Dieudonné Kamdem, alors en séjour dans la région de l’Ouest.
Approché, Joseph Ouahouo Tama, directeur administratif du club, a confirmé cette information. Tout en précisant que si le président, qui serait en route pour un voyage hors du pays, ne déloque plus les moyens, ils seront contraints d’arrêter les entraînements dans les jours qui suivent. Cette autre sortie, à la limite inquiétante du principal pourvoyeur de fonds de l’équipe de Baham serait provoquée par la récente décision de a commission de recours de la fédération camerounaise de football qui déboute une fois de plus Fovu club de Baham dans l’affaire de retrait de trois points qui l’oppose depuis la 23e journée de la Mtn Elite One à Renaissance de Ngoumou.
Avant cette autre décision de la commission de recours, Fovu de Baham, en date du 24 septembre 2010, avait introduit de nouveaux éléments dans son dossier. Des preuves devant concourir à l’annulation pure et simple de la décision no 007/FCF/RC/2010 du 27 mai 2010 ; l’annulation intégrale des résolutions prises par la commission d’homologation et de discipline de la Fécafoot aux dépens de Fovu club de Baham pour la 23e journée du championnat de Mtn Elite One saison 2009/2010 ; la restitution des points obtenus à la suite du gain du match l’ayant opposé à Renaissance de Ngoumou comptant pour la 23e journée de la Mtn Elite One saison 2009/2010.
Les nouvelles preuves ajoutées au dossier comportaient entre autres une attestation signée du Père Fréderic Marie, principal du Collège François-Xavier Vogt. Cette attestation rappelait que le centre de formation Vogt Athletic club et le club Vogt Athletic ont été deux entités distinctes de 2000 à 2005 et que monsieur Atangana Joseph n’a exercé aucune fonction au sein de Vogt Athletic, club civil affilié au championnat de deuxième division organisé par la Fécafoot. Au terme de ses assises au cours de ce mois d’octobre, le président Abdoulaye Mazou et les autres membres de la commission de recours ont estimé, le 7 octobre, que pour cause de forclusion, la demande de révision déposée par Fovu au secrétariat général de la Fécafoot est irrecevable. Elle a été déposée 80 jours au lieu de 10 jours après la découverte de la preuve qui remonterait au 5 juillet 2010. En raison de cette forclusion, la commission n’a pas eu besoin d’entrer dans le fond du dossier. D’où la révolte du président général de Fovu de Baham.
« La direction de Vogt a versé au dossier tous les éléments nécessaires qui certifient qu’Atangana n’a jamais entraîné l’équipe de Vogt Athletic. Sur ces deux motifs, nous étions restés confiants que le problème devait être réglé. Curieusement la Fécafoot dit que même si le coach Atangana n’a pas amené le joueur dans l’équipe, par le seul fait de l’avoir vu au sein de cette équipe, il devait signaler et dénoncer. Et même si tel était le cas, est-ce que le fait de ne pas dénoncer un acte pouvait nous conduire à une telle situation », explique le directeur administratif de Fovu, courroucé. Au mois de septembre dernier, les dirigeants de Fovu et les élites Baham avaient déjà manifesté leur intention de ne pas prendre part à la finale de la coupe du Cameroun 2010. Obligeant ainsi le président Iya Mohammed à envoyer au président général, le 13 septembre, une lettre de menace.
Dans cette correspondance, il le sommait de confirmer, avant le 22 septembre à 15 heures, leur participation ou non à la coupe du Cameroun. Faute de quoi Fovu devait être remplacé, conformément à l’article 34 du règlement de la Coupe du Cameroun 2010 et sans préjudice des sanctions disciplinaires éventuelles prévues par l’article 13 alinéa 3 de ce règlement. Convaincu au départ que le dossier de Fovu allait connaître une suite favorable, et avec l’appui des présidents de clubs de première division qui s’étaient réunis à Douala pour demander que le championnat 2010-2011 se joue avec 15 clubs, Dieudonné Kamdem avait confirmé la participation de Fovu ; sans avoir concerté les élites Baham derrière qui il s’aligne aujourd’hui pour demander que Fovu soit rétabli dans ses droits.
Lors de la 23e journée de la Mtn Elite One, Renaissance de Ngoumou avait porté réserve contre le joueur Bilog Jean-Bosco de Fovu de Baham. Sous prétexte que le joueur avait évolué sous l’identité de Bikatal Jean Blaise dans Vogt Athletic club de Yaoundé. Ce qui avait fait dire que le changement de l’identité du joueur a été faite avec la complicité de Joseph Atangana, recruté pendant la phase retour du championnat pour remplacer Alain Njeumfa, limogé pour manque de résultats.
«Vous voyez que lorsqu’on exploite clairement les dispositions des articles 19, 44 et 131 des règlements généraux de la Fécafoot, on constate qu’il y a une différence claire entre les entraîneurs, les dirigeants, les joueurs, les arbitres et les agents de joueurs. Donc, même s’il s’avérait que le coach Atangana a falsifié l’identité du joueur, le club ne serait jamais responsable ; parce que l’article 72 du code de discipline stipule bien que l’équipe est sanctionnée lorsqu’un dirigeant est complice ou acteur d’une fraude. Or un entraîneur n’étant pas un dirigeant, Fovu n’est responsable de rien», conclut Joseph Ouahouo Tama. On assiste de nouveau au feuilleton Fovu – Fécafoot à un moment où la coupe du Cameroun était déjà imminente.
Blaise Nwafo à Bafoussam