Le week-end de Liège est particulièrement attendu par Carlos Djientieu, le président du 2-0 de Dortmund, qui a compté en son sein le champion d’Afrique, Michael Ngadeu. Plus que le tournoi, il espère apporter sa contribution à la réflexion qui ferait de la Fifve un acteur puissant et dont l’influence serait toujours plus importante dans l’accompagnement de notre football.
Pouvez-vous nous présenter le 2-0 de Dortmund ?
Avant de commencer à vous répondre, permettez-moi tout d’abord de vous féliciter pour le travail que vous faîtes. Grâce à vous, nous pouvons suivre l’actualité internationale, mais aussi les informations du championnat camerounais. Je voudrais vous tirer mon chapeau.
Pour ce qui me concerne, je suis le Président actuel du 2-0 de Dortmund, institution qui existe depuis plus de vingt ans. Au début, c’étaient des étudiants qui se retrouvaient et comme le football est une tradition au Cameroun, ils se sont demandé pourquoi ne pas jouer le vendredi ? Ils n’étaient pas nombreux, ils ont commencé en faisant même les petits goals. Avec les années, sont arrivés de plus en plus de Camerounais, ce qui nous a permis d’instituer le dimanche comme jour du 2-0. Il y a évidemment ceux qui étaient au début, ceux qui ont pris le train en marche, mais nous accueillons aussi nos jeunes frères étudiants. Nous ne ne limitons pas seulement aux Camerounais d’ailleurs, puisque nous accueillons d’autres Africains, et même des Allemands, nous sommes une plate-forme d’intégration.
« Ngadeu, l’un de nos fruits »
Quelles sont vos activités au quotidien ?
Comme je disais, nous sommes organisés de manière à être un lieu d’intégration. Nous participons à de nombreux tournois, notamment en Allemagne. Il faut dire que nous sommes désormais nombreux, nous avons quelques fois cent personnes qui veulent jouer sur le stade. Si bien que nous avons même deux groupes de « santé » à Dortmund : les plus jeunes, et les anciens qui jouons sur le stade où le BVB a été créé.
C’est là-bas que le Lion Michael Ngadeu a fait un bon bout de chemin avec nous, ses premiers pas en Europe en 2010. Il était arrivé en Allemagne comme étudiant, mais avait toujours le football comme objectif. Avec le travail, de la discipline, l’entraînement, il est devenu professionnel et désormais champion d’Afrique.
On a l’impression que le 2-0 est une véritable institution en Allemagne et est mieux organisé qu’ailleurs. Qu’est-ce qui peut l’expliquer ?
Je pense que c’est parce que nous sommes reconnus dans les villes où nous vivons Nous sommes organisés comme association à but non lucratif, ce qui nous permet d’avoir le terrain sur lequel nous jouons, qui nous est donné par la ville. Nous l’obtenons gratuitement (stade et vestiaire), mais certains paient pour les installations selon la ville.
Dans l’État où nous sommes (Rhénanie du Nord- Westphalie, il n’y a pas moins de cinq villes avec des associations reconnues qui pratiquent le foot santé. En plus de Dortmund, il y a Bochum, Duisburg, Düsseldorf et Cologne. Je pense que c’est l’État où les Camerounais sont le plus nombreux en Allemagne.
Quelles sont vos ambitions pour le rdv de Liège ?
D’abord, il faut saluer ceux qui ont eu cette idée, de créer une structure pour aider nos frères footballeurs. Je voudrais saluer le bureau en place, le président Fred Siewe et le Thomas qui font un gros travail, et font preuve de beaucoup de courage.
C’est notre deuxième participation. A Düsseldorf, nous avons trouvé un moment de convivialité, de retrouvailles, et nous avons profité pour nous amuser. On a été très surpris et ça s’est bien passé dans l’ensemble.
Cette année, le premier objectif, c’est de sortir les gars d’Allemagne. Avec le boulot, l’école, on peut faire facilement des années sans quitter le pays. Nous voulons également savoir à quel niveau les gars sont et de quelle manière nous pouvons soutenir le bureau.
Notre but c’est de se faire connaître, créer des ouvertures, pour contribuer à l’évolution de la Fifve. Il faudrait que le structure soit forte. Avec ça, on peut faire beaucoup de choses. J’aurais également certaines choses à proposer pour que les choses avancent. Donc, vous l’avez compris, on veut mettre la main à la pâte.