Carl Enow Ngachu était face à la presse ce mercredi à Yaoundé. Le directeur général de l’Académie Nationale de Football (Anafoot) a dressé un bilan réaliste des cinq premières années de fonctionnement de la structure dont la gestion lui a été confiée par le chef de l’Etat. Malgré les difficultés, l’ex sélectionneur des Lionnes indomptables s’engage à maintenir le cap.
Cinq ans après votre arrivée à la direction générale de l’Anafoot, quelle évaluation faites-vous ?
Après cinq ans, il faut en effet faire une évaluation de la structure que nous dirigeons. Nous avons jusqu’ici fait notre petit chemin, avec quelques difficultés et quelques points positifs. Globalement, nous sommes satisfaits de ce qui a déjà été fait. Nous sommes contents parce que nous sommes restés sur le droit chemin. Nous avons formé plus de 1000 jeunes à travers le pays. Nous avons régulièrement des jeunes dans les sélections jeunes du pays aussi bien chez les U17 et les U20 dames et messieurs. Nous avons près de 47 joueurs et joueuses qui évoluent dans les clubs des championnats de première et deuxième divisions de football féminin et masculin. Nous avons formé de nombreux jeunes dans les métiers du football tels que le management des équipes, l’analyse vidéo etc. L’Anafoot a près de 970 licences aujourd’hui. Nous n’avons pas la prétention de faire les futurs Samuel Eto’o, Roger Milla, Joseph Antoine Bell… Mais nous sommes convaincus que d’ici quelques années, le Cameroun n’aura plus de problème de talents.
Où en êtes-vous avec le projet d’acquisition d’une infrastructure dédiée au Centre de formation ?
L’Anafoot est présente dans les dix régions du Cameroun. Nous sommes fiers de ce que des infrastructures ont été mises à notre disposition par l’Etat. Nous avons accès aux différents stades construits en prélude à la Coupe d’Afrique des Nations 2021. Il nous manque en effet une infrastructure spécialement dédiée au Centre de formation. Le Centre d’Excellence de CAF à Mbankomo est parti pour servir de cadre au Centre de l’Anafoot. Les pourparlers sont très avancés entre les autorités de notre pays et celles de la CAF. C’est une promesse du chef de l’Etat et nous savons qu’il tient toujours ses promesses. Plus vite on aura notre Centre, plus les enfants seront efficaces et bénéficieront d’un meilleur suivi. Aujourd’hui, ils sont 96 pensionnaires. Ce sont les meilleurs et ils ont besoin de progresser.
De quoi vit l’Anafoot ?
Dans le décret qui crée l’Anafoot, l’Etat nous a poussés à aller chercher des financements. C’est-à-dire que nous ne devons pas nous contenter de la subvention du gouvernement. Dans cette optique, nous avons des partenaires comme Orange et des banques qui frappent à notre porte. Nous avons également des structures qui œuvrent dans le football qui sont prêtes à nous appuyer dans le cadre d’un partenariat. Le budget qui est mis à notre disposition n’est pas suffisant, mais nous ne croisons pas nos bras. Nous travaillons dans l’optique d’atteindre un niveau qui puisse nous permettre de ne plus avoir besoin de la subvention de l’Etat. Le football rapporte beaucoup. Il suffit d’avoir une bonne vision comme c’est le cas à l’Anafoot. Nous sommes sur la bonne voie.
Quelles sont vos relations avec les grandes Académies internationales ?
Dès notre prise de fonction, nous avons effectué des missions en France et au Maroc. Nous avons été au PSG, à Nantes, à Rennes et au Centre Mohammed VI au Maroc. Nous avons tissé des liens partout où nous sommes passés. Nous avons reçu l’ancien président de Marseille à Yaoundé. Nous avons reçu l’un des sponsors officiels de Manchester City. C’est dans le cadre de ce partenariat à venir qu’un jeune de notre Académie a pu faire un petit stage de formation à Manchester City. Nous avons aussi des conventions avec des clubs nationaux de football masculin et féminin. Ajouté à cela, nous avons des partenaires qui viennent accompagner la formation de ces jeunes. Dans quelques jours, nous allons signer une convention avec le futur sponsor officiel de l’Académie Nationale de Football. Ce partenaire va contribuer à la détection et au suivi des joueurs aussi bien au plan national qu’international. Notre feuille de route est bien tracée. Nous faisons tout pour l’appliquer et remplir au mieux les missions qui sont les nôtres.