Tout en étant optimiste, l’entraîneur national se méfie de l’adversaire des Lionnes de ce samedi au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé, capable de créer la surprise.
Quel est l’état d’esprit de vos joueuses en ce moment, la veille de ce match retour contre l’Ethiopie ?
Je crois qu’elles savent l’enjeu qu’il y a et elles sont prêtes à mouiller le maillot et savent ce qu’il faut faire demain pour se qualifier pour les Jeux africains.
Le groupe est-il au complet ?
Je dois dire oui. Mais, ça dépend de ce que vous appelez complet. Je sais qu’après le match aller, certaines filles ont rejoint leurs équipes respectives, notamment Francine Zouga et Siliki Edjanguè ; Vous savez que les Jeux africains ne sont pas inscrits dans le calendrier Fifa. Certaines qui sont là depuis bientôt un mois, n’auront pas de salaire en club ce mois. Mais, elles ont accepté et préféré venir défendre les couleurs du Cameroun. Elles ont accepté de faire ce sacrifice. Nous avons aussi discuté avec certains dirigeants pour qu’elles jouent ce match retour. C’est pour cela qu’immédiatement après le match de samedi, certaines vont prendre leur vol pour regagner leurs clubs.
Comment allez-vous aborder un match comme celui-là quand vous avez remporté l’aller ?
Lorsqu’on gagne un match à l’extérieur, le retour ne se gère pas facilement. C’est même très difficile et beaucoup plus compliqué. Vous pouvez tomber dans la facilité et vous êtes éliminé. Il faut toujours mobiliser les joueuses ; surtout quand ce sont les filles. Toujours les mettre en confiance et leur faire savoir que rien n’est joué ; qu’on reprend tout à zéro. Nous avons gagné 2 buts à 1 à l’aller. L’Ethiopie peut aussi venir nous créer la surprise. Donc, on restera concentré ; et surtout, ne pas commettre les mêmes erreurs du match aller. Les filles en sont conscientes et je reste très optimiste pour ce match.
Est-ce que les conditions de préparation vous permettent d’être dans de bonnes dispositions pour la qualification ?
Dans notre travail, il y a des paramètres. Mais, on doit se contenter de ce qu’on a, pour essayer de donner le meilleur de nous-mêmes. Donc, pour le moment, nous avons donné le meilleur de nous-mêmes et samedi on va faire pareil pour donner de la joie aux Camerounais.
Vous avez en perspective la coupe du Monde. Les filles vont-elles jouer en y pensant ?
Non ! La Coupe du Monde, c’est quelque chose de différent. Elle ne se prépare pas avec les pays africains. Nous avons regardé le match entre la Suisse et la Suède, qui est bien placée au classement Fifa. Elle a joué contre la Suisse, qui s’est qualifiée aussi pour la première fois. La Suisse est allée battre la Suède par 3 buts à 1 en Suède. Ça veut dire que la Coupe du Monde, c’est du sérieux. Ce n’est pas la blague. Donc, la Coupe du monde se prépare avec les grands pays, qui ont l’habitude de ces grandes compétitions. Et ce n’est qu’à partir d’un match contre des adversaires de haut niveau qu’on peut évaluer notre groupe. Pour le moment, nous sommes seulement au niveau des Jeux africains, mêmes pas au niveau de la Can.
Vous comptez tout de même défendre votre médaille en or de Maputo …
C’est vrai, nous sommes les médaillés en or des derniers jeux. Mais, le discours que nous tenons aux filles, c’est d’abord de se qualifier et ensuite aller défendre les couleurs. On ne peut pas penser à aller à Brazzaville si on n’ets pas qualifié. Je tire un coup de chapeau à ces enfants qui ont démontré beaucoup de qualité lors du match aller en Ethiopie, qu’elles étaient parmi les meilleures en Afrique. J’espère que samedi encore, ça va passer.
Cette équipe éthiopienne vous inquiète ?
Elle fait très peur. Ce n’est pas une équipe à négliger. C’est une équipe qui joue bien au football. L’Ethiopie est parmi les pays africain dont le jeu est bien rapide. Le Ghana et l’Ethiopie sont les pays qui pratiquent du beau football en Afrique. Avec ce genre d’équipe, il faut être très concentré sur le terrain, faire beaucoup de pressing pour l’empêcher de jouer. C’est une équipe qui peut faire mal à tout moment. Ne voyez pas le score de 2 buts à 1 du match aller. Ce n’était pas facile comme on le croit. Vous avez d’ailleurs remarqué qu’on a marqué deux buts dans les dix dernières minutes du match. C’était très difficile pour nous. Donc, l’Ethiopie est une équipe qui fait peur, que nous respectons. Mais, nous avons aussi des atouts pour pouvoir gagner le match de samedi.
Dans une de vos récentes interviews, vous aviez dit d’éviter de tomber dans le piège de 2012. Ne pensez-vous pas que vous y êtes déjà tombé ?
Vous avez raison. Un technicien, à notre place, aimerait avoir de bons sparring-partners. Nous avons fait notre devoir en déposant un programme depuis le mois de décembre 2014. Maintenant, c’est aux autorités de trouver des matchs adéquats pour nous, de bons matchs pour nous permettre de bien nous préparer afin de défendre valablement non seulement les couleurs du Cameroun, mais aussi de l’Afrique. Nous restons aussi confiants. J’espère que d’ici le mois de mai, on aura au moins une idée sur un sparring-partner à affronter pour avoir une idée de ce qui nous attend en coupe du Monde.
Entretien mené par Antoine Tella à yaoundé