Le sélectionneur des Lionnes Indomptables est satisfait du comportement de ses joueuses et émet des inquiétudes quant à la suite de la préparation sans véritables matchs amicaux dignes d’une équipe qui prépare une compétition mondiale. Entretien…
Comment appréciez-vous la prestation des deux équipes que vous avez alignées pour les deux rencontres de cette matinée, avec une qui a battu son adversaire 2-1 et l’autre 3-0 ?
L’essentiel pour moi n’était pas de résultat. C’était de voir à quel niveau nous nous situons sur le plan physique, sur le plan technique et tactique. Nous sommes aussi satisfaits du travail qui a été fait depuis un moment au cours des regroupements que nous avons eus jusqu’ici. Néanmoins, on a encore beaucoup de choses à revoir. Comme vous le savez, le championnat d football féminin ne se joue pas au Cameroun. Nous avons décidé de faire ces deux matchs pour permettre aux filles de garder la compétition dans les jambes. Nous avons observé des lacunes et pas trop de déchets dans le jeu. Nous avons obtenu deux victoires, mais à la fin on va retenir un groupe qui va être rejoint par les professionnelles pour préparer le match contre l’Ethiopie pour lequel nous restons confiants.
Où en est-on avec les deux matchs amicaux initialement prévus sur le programme que vous avez communiqué, contre le Nigeria et l’Afrique du Sud ?
Il faut savoir que nous avons élaboré un programme que les autorités ont et qui a été publié officiellement. Mais, je reste confiant qu’ils sont en train de mener des démarches pour qu’on joue ces matchs. On est prêt et on attend. Notre équipe est prête à livrer des matchs internationaux.
Est-ce que le fait de ne pas disputer ces matchs amicaux ne va pas perturber votre programme ?
Ce que nous disons, c’est que pour jouer une Coupe du Monde, il faut réellement se préparer. Se préparer, c’est jouer des matchs amicaux contre des équipes internationales, se mesurer à d’autres équipes qui prendront part à cette Coupe du Monde ou celles qui sont une référence sur le plan mondial. Je crois que les autorités sont conscientes. Toutefois, ce manque de matchs amicaux de grande envergure peut jouer contre l’équipe du Cameroun. Il faudra éviter de tomber dans le piège de 2012 quand il a fallu se préparer pour les Jeux olympiques. Je pense que tout le monde a tiré les leçons et les responsables vont mettre les moyens qu’il faut pour qu’on puisse disputer des matchs amicaux d’envergure pour préparer la Coupe du Monde.
On a remarqué autour de vous la présence de Charles Kamdem, le sélectionneur des U-20 féminin. Qu’est-ce qui justifie cette présence ?
Je vais d’abord dire merci au coach Kamdem, qui vient de temps en temps nous donner un coup de main. Il observe les matchs avec beaucoup d’expérience. C’est déjà bien. Nous travaillons sous forme de team coaching où chacun a un rôle à jouer. Il n’est pas le seul ; il y a aussi beaucoup de personnes autour de l’équipe. Ensemble, nous sommes en train de faire un grand travail. Il est tout le temps là et partage son expérience avec nous. Il observe l’adversaire et nous fait des rapports. Je crois qu’avec beaucoup d’yeux, on observe mieux notre jeu et celui de l’adversaire au cours de cette préparation.
Quelles sont vos satisfactions dans cette cuvée de joueuses ?
Je suis satisfait de tout le groupe. Une équipe a joué un premier match avec une victoire et un deuxième groupe a gagné le deuxième match. Cela montre que toutes les filles se battent et il y a de la concurrence. Je vous assure, nous en avons discuté ; nous sommes dos au mur, parce qu’il ne sera pas facile d’éliminer certaines joueuses pour la suite. Mais, il le faudra. Les filles ont beaucoup travaillé et beaucoup ont fait de gros progrès qui nous ont poussés à certains doutes. Je vous assure que c’est très difficile, parce que toutes travaillent. Le staff aura l’embarras de choix et on pourra faire des sacrifices. Cela ne voudra pas dire que les autres sont mauvaises.
Et les professionnelles ?
La majorité va arriver à partir du 8 mars. Leurs clubs ne les libèrent pas facilement. Falone Mefometou va déjà rejoindre son club qui a appelé de rejoindre le groupe en Turquie pour la préparation du début de saison. Mais, dès le 8 elle sera là. Gabrielle Ngaska a été rappelé par son club en Allemagne et elle est rentrée. Ejanguè Siliki attend encore sa carte de séjour pour rejoindre son club en Roumanie qui se prépare aussi pour le début de saison. C’est aussi le cas avec Ajara Njoya. Mais, nous les aurons à partir du 8 mars. Nous avons déjà convenu avec leurs clubs sur leur libération pour nous rejoindre à partir du 8 mars prochain.
Entretien mené par Antoine Tella à Mbankomo