Il est 7h55 ce jeudi matin lorsque nous arrivons au terrain de football du collège Vogt de Yaoundé. La fine pluie qui a arrosé la capitale politique du Cameroun tôt ce matin vient de s’arrêter. Un groupe d’une trentaine de jeunes, procèdent aux étirements sur l’aire de jeu sablonneuse et rendue boueuse du fait de la forte pluie de la veille et de l’activité qui s’y déroule. Tout cela se passe sous la houlette de Joseph Atangana, le sélectionneur de l’équipe nationale de football cadet, et de Biloa Ayissi, l’un de ses adjoints, chargé de la préparation des gardiens de buts. Pas un seul signe pouvant faire penser à une équipe nationale. Les joueurs, maillots teintés de boue, sont à l’œuvre, avec application et concluent la séance d’étirements par une prière dans un cercle.
L’on se convainc de ce qu’il s’agit bel et bien de l’équipe nationale de football du Cameroun lorsqu’à la prise en main de fin, Joseph Atangana s’adresse à ses poulains : « Demain matin, qu’il pleuve ou qu’il neige, on travaille à partir de 6h30 et on va conclure la semaine samedi avec un match amical. Il est question de vous évaluer et de faire partir ceux qui ne peuvent pas tenir. Vous savez, il y a des joueurs d’entraînement. Ils démontrent tout et vous épatent aux entraînements et en match deviennent l’ombre d’eux-mêmes. Il faut bien qu’on puisse vous voir en situation de match ». De plus, l’entraîneur national insiste sur la condition d’âge et tient à vérifier qu’il a bel et bien en face des moins de 17 ans. « Dès demain, vous devez, chacun me présenter la radio du poignet. Dites cela à vos présidents. Je veux les clichés de cette radio pour pouvoir apprécier moi-même, avant qu’on ne continue ensemble. Pas les interprétations qui vont être faites par vos médecins, parce que je connais bien le faire », recommande-t-il.
Avant de prendre congé de ses jeunes footballeurs. La radiographie du poignet en question, de sources médicales, se fait à l’hôpital Gynéco-obstétrique de Yaoundé et coûte 4500FCFA. Elle permet de détecter, en regardant l’épaisseur des cartilage du bout des os, si le jeune a moins de 17 ans. L’absence de cartilage indique qu’il s’agit d’une personne de plus de cet âge, « un monsieur déjà ».
Les Lions Indomptables cadets affrontent le Ghana le 12 septembre prochain au stade Ahmadou Ahidjo. Après la qualification contre le Burkina Faso, les joueurs ont été libérés et n’ont pas de championnat de la catégorie. Au ministère des Sports, une source proche de la direction administrative des équipes nationales nous a indiqué que l’Etat prendra en charge cette équipe, avec tous frais compris du 31 août au 13 septembre. « Le budget a déjà fait et déposé aux finances pour cette période et on attend juste les décaissements pour prendre en charge cette équipe le moment venu. C’est à la Fécafoot qu’il appartenait de s’occuper des deux premières semaines de stage, comme elle l’a fait avec les filles et les juniors, suivant la convention qu’elle a signée avec le ministère des Sports », accuse notre informateur. « C’est vraiment difficile dans ces conditions. L’entraîneur, s’il ne jongle pas comme ça, sera obligé de reprendre la préparation physique à zéro quand le stage commencera avec un retard. Les joueurs auront perdu des repères », déplore Victorine Fomum, entraîneur de Louves Minproff de Yaoundé, venue livrer un match amical avec son club après les Lions cadets.
Antoine Tella à Yaoundé