Arrivé au Cameroun lundi au bord de son jet privé, le milliardaire Sud-Africain, Dr Patrice Motsepe, qui gère la CAF à ses heures perdues espérait rencontrer le Chef de l’État du Cameroun dans la même journée, avant d’aller vaquer à ses multiples prérogatives. Cependant, le calendrier d’un Président étant archi plein, le boss de la CAF s’est vu proposer une fenêtre mardi. Initialement, l’annonce du maintien ou pas de la CAN devait se faire après cette rencontre au sommet.
Vu les questions pressantes des médias, il s’est plié à l’exercice et a rassuré le peuple.
Pourquoi une fois cette assurance donnée, le Président de la CAF tient toujours à rencontrer le Chef de l’État ?
Camfoot est allé aux nouvelles.
Si l’UEFA, les Clubs européens et la FIFA poussent pour une annulation pure et simple de cette phase de la Coupe d’Afrique des Nations, en raison notamment de la crise sanitaire, les membres du Comité Exécutif de la CAF ont bien compris qu’il n’était pas de leur intérêt d’aller dans ce sens. C’est que les finances de la CAF sont au plus bas et ne pourraient survivre à un report ou une annulation de la compétition. Il y a aussi que les sponsors ont été choisis de manière à rapporter le plus d’argent possible dans les coffres. Et ces sponsors justement mettent énormément de pression pour que la compétition se déroule telle que prévue.
Sur le plan sanitaire, il n’y a pas de garanties supérieures à ce que le Cameroun a déroulé puisque cela inclus purement et simplement la vaccination obligatoire des spectateurs, doublée à la production d’un test valide.
Ce qui reste incertain, et c’est de cela que Motsepe veut discuter avec Paul Biya, c’est le risque sécuritaire. Et sur ce dossier, seul Paul Biya peut donner des garanties à la CAF. Que ce soit dans le Nord avec Boko Haram, l’Est avec les rebelles centrafricains, le NOSO avec les terroristes séparatistes, le Cameroun est une bouilloire sous pression. D’ailleurs, une des organisations de terroristes séparatistes du NOSO a d’ailleurs, publié un communiqué, simultanément à la tenue de la réunion du Comité exécutif de la CAF. Cette organisation a menacé de s’attaquer aux délégations participant à la CAN. Si les autorités camerounaises ont déclaré avoir pris connaissance du communiqué et rassuré sur leur capacité à faire face à toutes les menaces, l’on a encore en mémoire les événements Cabinda lors de la CAN organisée par l’Angola. Oui Atanga Nji et le ministère de l’Administration Territoriale ont confirmé être prêt à assurer la sécurité de tous les visiteurs, mais Dr Motsepe veut s’assurer que le Chef de l’État trouvera le moyen d’obtenir un cessez-le-feu, au moins durant les 29 jours que durera la compétition.