Las des polémiques qui entourent l’organisation de la CAN au Cameroun, le chef de l’Etat a dépêché une équipe de ministres, d’anciens joueurs, de journalistes et d’officiels de la Fécafoot, à l’effet d’inspecter les infrastructures du tournoi. Mais surtout en faire la publicité.
La propagande en marche. Tous les ingrédients sont réunis : des hauts commis de l’Etat, des journalistes de renommée internationale, des légendes du football africain… Les membres de la mission dépêchée par le chef de l’Etat dans les villes hôtes de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 n’ont pas été choisis au hasard.
Si elle est officiellement chargée d’inspecter les infrastructures de la compétition qui débute le 9 janvier de l’année prochaine à Yaoundé, des commentateurs sportifs pensent que l’équipe conduite par Ferdinand Ngoh Ngoh a surtout pour objectif de répondre à tous ces pays qui, à un moment donné de l’histoire, se sont pris à rêver de sucer la CAN camerounaise. « Les hôtels que nous avons visités ont pensé à tout : au confort des joueurs, des encadreurs », a constaté Joseph Antoine Bell. « Il va même falloir que l’encadrement technique veille à ce que les joueurs ne se croient pas en vacances », a lâché l’ancien gardien des Lions Indomptables.
Des millions de francs à dépenser
Les membres de la mission savent bien ce qui est attendu d’eux. Alors forcément, les retours du terrain sont flatteurs. « Pour les mauvaises langues qui disaient qu’il n’y avait pas d’infrastructures sportives, franchement je dis que la Coupe d’Afrique est lancée ; parce que ce qu’on a vu aujourd’hui, ce sont des hôtels de haut niveau. Il n’y a qu’une seule chose qu’on a hâte de voir : que la Coupe d’Afrique commence », a par exemple lancé le Sénégalais El Hadj Diouf samedi à Douala.
La délégation comprend prioritairement d’anciens footballeurs internationaux, notamment des Lions indomptables de différentes générations tels Samuel Eto’o, Roger Milla, Patrick Mboma, Joseph Antoine ou encore Gaëlle Enganamouit. La légion étrangère est représentée par l’ancien Lion de la Téranga. Et aussi de Philipe Doucet, journaliste en service à Canal+ etc. Mais réunir tout ce monde a forcément un coût. A se demander en quoi les avis des hommes dépêchés sur le terrain par Paul Biya sont-ils déterminants pour le Cameroun ?