Plusieurs dirigeants camerounais se sont réjouit de la défaite électorale de Ahmad Ahmad, le très controversé ex-Président de la Confédération Africaine de Football. Il s’était donné un malin plaisir à humilier un État, fier de son bilan sportif des années 90 et du début des années 2000, mais qui était resté figé sur ses vieilles réalisations. Ce pays trainait sous un déficit infrastructures majeur et avait sollicité et s’était vu octroyé l’organisation de l’édition 2019 de la Coupe d’Afrique des Nations.
Sentant l’inertie de ce pays peut-être encore englué dans des hésitations politiciennes, il va harceler même le premier sportif du pays de Roger Milla en étalant aux yeux du monde les tares et les bouffonneries des politiciens. C’est de manière plus que disgracieuse que le pays de Samuel Eto’o va perdre l’organisation de cette compétition pour n’avoir respecté aucune date des différents calendriers.
Sous la pression populaire, il va redonner une chance à ce pays de bouffons en expliquant que c’était un glissement de date plutôt qu’un retrait pur et simple de la compétition.
Avec sa défaite lors de l’élection qui allait suivre, le Cameroun s’est une fois de plus endormi sur ses lauriers. Le Stade Omnisports du quartier Olembé, qui doit abriter la finale de la compétition en 2022, ne sait toujours pas quand ses travaux vont s’achever. Et il devrait porter le nom de l’actuel Chef de l’État, Paul Barthélémy Biya. C’est le symbole de la légèreté entrepreneuriale au pays de Roger Milla d’autant plus que les fournisseurs locaux ne bénéficieront de presqu’aucune retombée. Les matériaux, les produits dérivés, les spécialités, ont tous été achetés à l’extérieur du pays.
Ahmad Ahmad parti, la CAF n’a pas baissé sa garde et multiplie les descentes sur le terrain pour s’assurer elle même de l’avancée réelle des travaux tellement il y avait des décrépitudes entre les versions fournies par le COCAN et la réalité du terrain.
Une autre délégation d’inspection, cette fois-ci conjointe CAF-FIFA, vérifie la vérité sur le terrain depuis vendredi dernier. Ce mardi dans la région de l’Ouest Cameroun, au vu de l’étalement des hébergements des sélections dans différentes villes, a décidé qu’il fallait fournir des stades d’entraînement plus proches des lieux de résidence des délégations.
C’est ce qu’a révélé le gouverneur Awa Fonka Augustine, avant la visite de la délégation : «Nous avions déjà apprêté les quatre terrains demandés initialement pour les quatre équipes qui seront dans la poule de l’Ouest, à savoir l’annexe du stade omnisports de Kouekong à Bafoussam, le stade municipal de Bamendzi à Bafoussam, le stade municipal de Mbouda et le stade Fotso Victor à Bandjoun. La Caf est revenue nous dire que, comme les équipes seront logées dans des hôtels dont certains sont hors de Bafoussam, le chef-lieu, il faudra ajouter des terrains d’entrainement afin de rapprocher les joueurs de leur lieu d’hébergement. C’est ainsi que, une nouvelle aire de jeu est en construction dans le Complexe Tagidor de Bangou, un hôtel qui pourrait abriter deux équipes. Le stade municipal de Bafang qui est en construction et qui n’était pas parmi les infrastructures de la CAN, est finalement retenue toujours dans la logique de rapprocher le terrain d’entrainement des équipes»
Avec le peu de temps qu’il reste avant la compétition à proprement parlée, rien n’aurait dû être impossible tant le Cameroun est riche en Entrepreneurs Généraux. Mais piloté par les mêmes hommes qui n’ont aucune honte à détourner les deniers publics, il va falloir que l’ensemble du pays se relaie dans des prières collectives.