Ahmad Ahmad est arrivé ce lundi au Cameroun avec la ferme volonté de forcer la main de l’État et de forcer une co-organisation de la prochaine Coupe d’Afrique des Nations avec le pays voisin, le Gabon. Il espérait avoir une audience auprès du Chef de l’État, Son Excellence Paul Biya, pour discuter comme lors de sa dernière visite dans la capitale camerounaise. C’est que le Malgache n’est toujours pas convaincu que le Cameroun sera totalement prêt le jour-J, d’autant plus que plusieurs des infrastructures, qui devaient être terminées pour mars 2019 ne le sont toujours pas.
Le cas du Stade Paul Biya à Olembé en banlieue de Yaoundé inquiète en première ligne. Les infrastructures sanitaires et hôtelières, non encore fonctionnelles, interrogent.
Si en Égypte, les autoroutes, les chemins de fer, les avions facilitent la mobilité, c’est tout le contraire au Cameroun. Pour revenir aux autoroutes, des accords de principe avaient été signés pour s’assurer qu’au moins les principales villes de la compétition seraient reliées par un réseau d’infrastructures fonctionnels. Il n’en est rien et ce ne sera certainement pas le cas dans moins d’un an, surtout avec la décision d’avancer les dates de la compétition.
Si du côté des entrepreneurs et des autorités publiques, on annonce constamment des avancées de travaux qui frôlent les 95% et plus, ces pourcentages ne traduisent pas la réalité du terrain puisque les voies d’accès, les feux de circulation, la signalisation routière, les aménagements paysagers ne sont pas complétés.
Pour ce qui est des infrastructures sportives, l’inquiétude ne se dissipe pas non plus puisque si pour plusieurs, le gros-œuvre est à toute fin utile terminé, la qualité des finitions interroge.
Un point qui ne passe véritablement pas est la saleté des villes de ce pays, qui ne dispose que des poubelles à tous les coins de rue, les murs pétris de poussière, de la crasse à tous les niveaux.
Mais le gouvernement camerounais a été ferme. Il n’est aucunement question de co-organiser cette compétition. Le peuple camerounais ne pourrait l’accepter puisque cela aurait été l’humiliation ultime.
Mais il faut aussi se le dire, qu’avec les élections qui approchent, l’État ne pouvait se permettre une autre crise.