Jean Paul Akono n’a toujours pas digéré la curieuse désignation d’Yves Clément Aroga et d’Antonio Conceiçao respectivement comme sélectionneurs A et A’. Joint au téléphone mercredi 22 janvier dernier par une radio émettant à Bafoussam, le champion olympique (Sydney 2000) n’a pas fait dans la langue de bois. Pour lui, le caractère même de ces sélections aurait dû amener les décideurs à mieux murir leurs décisions avant de les rendre publiques. « Je considère Les Lions séniors et les Lions A’ comme des institutions. Elles ne sont des institutions pas où on vient essayer des gens », a-t-il fulminé.
« Vous comprenez pourquoi je le dis. Ceux qui sont à la tête de ces élections sont des gens (…) je ne dirai pas qu’ils n’ont pas de niveau, mais qui n’ont aucun état de service aussi avéré pour qu’ils puissent mériter d’être à la tête de nos sélections », a-t-il poursuivi. Pour le technicien, la décision du Ministère des Sports (Minsep) prise de concert avec la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) a été d’autant plus incongrue qu’elle n’ait pas tenu compte du fait que ces sélections vont jouer des compétitions (Chan 2020 et Can 2021) prévues au Cameroun ; et que les sélections en question méritaient par conséquent, meilleurs profils comme entraineurs. « Que ce soit chez les Lions A ou les Lions A’, je pense qu’il y avait mieux à prendre », a-t-il tranché.
Les intérêts personnels au dessus des autres considérations
L’approche de l’ancien sélectionneur national qui semble cadrer avec la rationalité contraste cependant avec ‘’la réalité camerounaise’’ où des intérêts égoïstes prennent souvent le dessus sur les autres. « Nous sommes au Cameroun. Malheureusement quand la déception arrive, c’est nous qui ressentons cela dans notre chair, pendant que les principaux commanditaires, c’est-à-dire les responsables de cette forfaiture, de cette imposture sont indifférents. Puisqu’ils savent là où il y a leurs intérêts », a regretté Jean Paul Akono.
Il s’est également indigné de la mainmise de certains anciens footballeurs sur la plupart des décisions prises concernant le football au Cameroun. Même s’il n’a pas manifesté le désir d’être à la place ni de Clément Aroga, ni d’Antonio Conceiçao, le patron du banc de touche du Cameroun lors du sacre au tournoi de football masculin aux Jeux Olympiques (Sydney 2000), relève que son passé d’abord comme joueur, puis comme entraineur de haut niveau, lui confère incontestablement la compétence pour être au moins consulté si l’on souhaite réellement servir les intérêts du football camerounais.
Vivien Tonfack