Décidément, le Cameroun peut remercier la crise sanitaire en cours. Sans elle, la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 n’aurait pas été reportée d’un an par la CAF. Et le pays de Samuel Eto’o n’aurait certainement jamais été prêt pour l’accueillir. La preuve ? L’une des principales infrastructures de la compétition est encore loin d’être achevée : le Complexe Sportif d’Olembé à Yaoundé.
Il s’agit en effet de l’infrastructure qui va accueillir le match d’ouverture, les rencontres du groupe A et la finale de la CAN 2021. Et pourtant, d’une entreprise adjudicatrice à une autre, les travaux de construction ont connu moult interruptions. La dernière en date a duré les trois premiers mois de l’année en cours. Quoi qu’à Yaoundé, le ministre des Sports parle d’un «ralentissement et non un arrêt des travaux». Un constat fait jeudi par le Pr Narcisse Mouelle Kombi. Le patron des Sports camerounais a effectué une visite sur le chantier où la vie reprend timidement. Selon le quotidien Le Jour, les travaux du revêtement extérieur ont commencé. Les travaux dans les vestiaires ont aussi repris. Au deuxième étage, la chambre témoin de l’hôtel 4 étoiles de 70 chambres, jadis vide lors de l’une des visites du ministre des Sports, a été équipée (lit, écran plasma, et autres meubles).
Course contre la montre
Côté stade principal, le dispositif d’éclairage incorporé à la charpente métallique, était en test avec quelques projecteurs allumés. On parle de près de 250 projecteurs par paliers. Le dispositif de sonorisation déjà en place, attend sa mise en service. «Pour le reste indique la même source, il s’est agi d’une pelouse bien verdoyante, visiblement bien entretenue, en attendant les tests qui vont suivre la réception des travaux. Il sera question d’y organiser des matchs de football pour juger la qualité ou alors la capacité de résistance de ce gazon. Les sièges sont restés les mêmes, déjà vues dans les gradins et dans la loge présidentielle, tout comme les baies vitrées des postes commentateurs».
Même si la vie semble avoir repris sur le site du futur joyau architectural, Magil, l’entreprise en charge des travaux est appelée à mener une véritable course contre la montre. La Coupe d’Afrique des Nations débute en effet le 9 janvier 2022. Et si l’on s’en tient au règlement de la CAF, toutes les infrastructures doivent être disponibles trois mois avant. Le Cameroun ne dispose donc plus que de six mois pour être prêt. Pour ce faire, le ministre des Sports entend multiplier des visites inopinées sur le chantier pour s’assurer de la bonne avancée des travaux. Parce que «dans le dispositif d’accueil de la CAF, Olembé est appelé à être le fleuron de cette compétition, dixit Pr Narcisse Mouelle Kombi. Olembé est appelé à être, après le Complexe Sportif de Japoma, la figure emblématique de la grande et belle ambition du président de la République, consistant à doter notre pays de belles, modernes et futuristes infrastructures sportives, faisant la fierté non seulement du Cameroun, mais du continent africain».
Pour mémoire, le complexe d’Olembé devait initialement coûter 163 milliards de FCFA . La facture s’est alourdie. Soit environ 90 milliards de plus, selon certaines estimations. A terme, le Complexe sera constitué d’un stade principal de 60 000 places et deux terrains d’entraînement, un Centre commercial, un hôtel de 70 chambres, une piscine olympique, un gymnase, des courts de tennis etc.
Louis Paul Bisseck