Depuis le retour de la délégation conjointe CAF/FIFA qui a séjourné dernièrement sur le sol camerounais, des choses bizarres, des rumeurs, des jeux de coulisses et des manipulations de toute sorte se font jour dans les bureaux de la CAF au Caire en Egypte, dans ceux de la FIFA à Zurich en Suisse, et dans les sièges des autres fédérations de football en Afrique. Si beaucoup d’infrastructures prescrites dans la feuille de route approuvée par le Cameroun ont été réalisées, il n’en demeure moins que des pans entiers des réquisitions ne pourront être tenus, même par miracle, à six mois du coup d’envoi de la compétition.
Le point focal de cette incompétence est le Complexe Paul Biya qui doit porter le nom du Chef de l’État du Cameroun.
C’est donc dire que même le président de la République, l’autorité suprême de la Nation, ne fait absolument plus peur.
Mais que ce soit la FIFA, ou la CAF, aucune institution ne veut plus compatir d’autant plus que ce stratagème a été déjà joué à maintes reprises. Que ce soit lors de la CAN féminine 2016, la CAN 2019 et son dénouement fantasmagorique, toutes les raisons sont bonnes pour expliquer les retards. Le glissement de 2019 a permis d’obtenir deux années supplémentaires pour refaire son retard. Puis, ce fut le glissement dû au COVID-19 qui a repoussé l’échéance à Janvier 2022. Mais tel que c’est parti, les délais ne seront toujours pas tenus.
Si la FIFA a exprimé en coulisses son désir de retirer une fois pour toute la compétition à ce pays qui ne peut tenir aucun engagement, et que plusieurs pays, dont le Maroc et l’Algérie ont manifesté l’envie de récupérer l’organisation au pied levé, les tractations n’auraient pas abouti puisque plusieurs présidents de fédérations africaines, conscientes des investissements massifs, auraient tranchés.
Mais, Gianni Infantino, le président de la FIFA, a décidé qu’il ne pouvait plus faire confiance au COCAN, ni à quelque personnalité que ce soit au Cameroun. Et puisque tout va se passer sur place, autant mieux prendre le contrôle de l’organisation de cette compétition.
C’est ainsi que le COCAN va se transformer en une sorte de COCAN-CAF/FIFA, ou plutôt FIFA/CAF-COCAN pour respecter l’ordre de préséance. Le SG de la CAF viendra donc au Cameroun dans les prochain jours pour installer un bureau qui prendra charge de la totalité de l’organisation, y compris la construction des Stades. Les cérémonies de dévoilement de la mascotte et de l’hymne de la compétition n’aurait pas rassuré au vu de l’amateurisme, du manque de couverture médiatique, et des messages ubuesques prononcés. La production de ces émissions aussi datent d’une quarantaine d’années et ne peuvent pas permettre de vendre le produit phare de la CAF.
Pourquoi la FIFA s’ingère t-elle aussi ouvertement dans l’organisation de cette compétition ?
Les audits que la FIFA a réalisées au sein de l’instance Africaine ont indiqué des malversations financières et des façons de faire contraire à la gestion moderne. En plus, de toutes les associations membres, ce sont les fédérations d’Afrique qui sont les plus pauvres, ne profitant pas de la manne financière que représentent leurs compétitions. Ces compétitions sont mal organisées, les marchés donnés dans le seul but d’avoir des rétro commissions. La gestion de Ahmad Ahmad en fait foi.
Mais le Cameroun a t-il vraiment le droit de se plaindre ? Quand on sait que dans le cahier de charge, des autoroutes devaient relier les différentes villes de la compétition, des infrastructures de communication devaient être construites, des décharges sanitaires installées, des voies d’accès multiples développées, il est opportun de se poser la question sur vrais responsables de la situation présente.
Mais tous les budgets ont été défoncés, et tel que se fait le décompte en ce moment, cela devrait coûter cinq fois plus en terme financier pour organiser la compétition au Cameroun en comparaison à celle de la Côte d’Ivoire.