La CAF a autorisé le ministre camerounais des Sports à parapher l’accord-cadre relatif à l’organisation de la CAN 2021. Une décision inédite qui relance le débat sur la légitimité du président par intérim de la Fécafoot, Seidou Mbombo Njoya.
La cérémonie qui s’est tenue au Palais Polyvalent des Sport de Yaoundé le 22 octobre dernier a en effet donné lieu à un fait inédit : l’accord-cadre a été signé par trois entités, au lieu de deux comme la tradition le veut. Le premier vice-président de la Confédération Africaine de Football (CAF) Augustin Senghor a signé pour le compte de l’instance faîtière du football continental. Tandis que le Cameroun a eu, non pas un, mais deux signataires : le ministre des Sports Narcisse Mouelle Kombi et le président par intérim de la Fécafoot Seidou Mbombo Njoya. Un évènement inédit qui faire dire à certains observateurs aguerris du football camerounais, que la CAF ne semble pas convaincue de la légitimité du patron de son Association membre.
En effet, l’Accord-cadre est un contrat entre la CAF, détentrice des droits de la compétition et la fédération hôte. Ce qui s’est passé à Yaoundé le 22 octobre dernier est une première. « Jamais dans l’histoire de cette compétition, la CAF a paraphé ce document avec un gouvernement », lâche un analyste. « La CAF dit-il, montre clairement que le Cameroun est un cas exceptionnel et que le président de son association membre (la Fécafoot, Ndlr.) ne jouit pas d’une légitimité totale. Permettre au gouvernement camerounais de signer cet accord est une sorte de garantie pour la CAF, au cas où Seidou Mbombo Njoya, dont l’élection a été annulée, venait à être expulsé de la Fécafoot comme certains acteurs le souhaitent. Voilà la raison pour laquelle c’est M. Mouelle Kombi et non Seidou Mbombo Njoya qui a signé au nom du Cameroun ».
« C’est le ministre qui a engagé le Cameroun »
Au soir de la cérémonie qui a connu la présence de plusieurs membres du gouvernement, le patron camerounais des Sports a en effet publié un message sans équivoque sur sa page Facebook : « J’ai procédé ce jour, 22 octobre 2021, dans la salle de réunion du Palais Polyvalent des Sports de Yaoundé, au nom de la partie camerounaise, à la signature de l’Accord-cadre entre la Confédération Africaine de Football CAF, l’Etat du Cameroun et l’association du pays hôte, la Fécafoot ». Pour Abdouraman Hamadou, cela ne fait l’ombre d’aucun doute : « le ministre nous dit que c’est lui qui a engagé le Cameroun dans le cadre de ce contrat. Sauf erreur de ma part, la Fécafoot fait partie de la partie camerounaise ».
Le président d’Etoile Filante de Garoua par ailleurs principal acteur de la contestation de l’Exécutif en place à la Fécafoot est catégorique : « c’est donc la première fois dans l’histoire de la CAN qu’un membre du gouvernement signe un tel accord à la place de la fédération hôte. Ça se passe ainsi tout simplement parce M. Seidou Mbombo Njoya n’est président de la Fécafoot que dans certains médias et dans la tête de certaines personnes. Mais dans la vraie vie, il ne peut pas valablement engager la Fécafoot ».
Notons que le président par intérim de la Fécafoot et tout son Comité exécutif ont reçu une sommation d’huissier le 19 octobre dernier, les commandant de libérer les bureaux de l’instance basée au quartier Tsinga à Yaoundé. L’initiateur de cette action, le sénateur Albert Mbida, nommé à la tête d’un Comité Provisoire de Gestion de la Fécafoot par des membres se revendiquant de l’Assemblée générale de 2009 annonce une réunion au siège de l’instance ce mardi 26 octobre. Affaire à suivre.