Il y a quelque chose qui n’a jamais collé entre le sélectionneur des Lions Indomptables et une bonne partie des supporters de l’équipe nationale. Et pourtant, sa nomination avait suscité d’immenses espoirs notamment à cause de l’envergure du personnage en tant que joueur et son aura international. Même si ses états de service en tant que coach en club n’ont pas été des plus brillants, on comprend la différence entre coach et sélectionneur. Dès sa première sélection, il a sorti une tournure bancale pour éliminer le capitaine des troupes, champion africain en titre.
Il n’était pour lui question que de sélectionner des joueurs issus des championnats majeurs et de laisser de côté ceux des championnats dits « exotiques ».
Plusieurs mois après, c’est pour l’essentiel des joueurs évoluant dans ces destinations exotiques ou des championnats mineurs qui forment la bonne partie de son effectif. Plusieurs n’y sont même pas titulaires, ou jouent très peu. Le staff trouve qu’il a tellement de qualité a sa disposition qu’il retranche des joueurs qui marquent des buts en championnat pour certains ne pouvant le faire en seconde division d’un championnat mineur.
Il faut le dire, sans Aboubakar Vincent à court de forme en attaque, on se dirige vers de la totale prévisibilité en offensive. Avec la saison qu’il a connue, on ne peut attendre des miracles de Choupo-Moting. Les seules autres options sont Stéphane Bahoken et Karl Toko-Ekambi. Sur le banc, à moins d’une surprise, il y a très peu de profondeur.
À Ismaila donc, Patrick Kluivert a dû encore une fois répondre aux questions sur les sélections. On se surprend donc à savoir que les critères de sélection ne tiennent plus des performances en club. Pourquoi donc tous les footballeurs camerounais ne sont pas invités pour un camp de sélection grandeur nature ?
Il répond ici aux questions des journalistes :
Nous avons commencé le stage à Madrid avec 37 joueurs. Nous avons travaillé dur. Sur les 37 joueurs, on est allés à Doha avec moins de joueurs. Là-bas, il faisait très chaud, mais c’était bien pour se préparer pour l’Egypte. L’équipe a travaillé très bien à Doha et à Madrid, et maintenant, nous sommes prêts à aller au Caire pour commencer le tournoi.
Parmi les 23 joueurs convoqués, on relève quelques curiosités : Jérôme Onguené n’est pas retenu alors qu’il a disputé l’Europa League pendant que Yaya Banana et Dawa Tchokonté qui ont été moins compétitifs vont à la CAN. Comment expliquez-vous cela ?
Je pense que Dawa a montré ses qualités en sélection nationale. Nous avons bien regardé les joueurs, et c’est leur utilisation qui nous intéresse. Nous évaluons mieux les joueurs lorsqu’ils sont avec nous. On ne les juge pas forcément sur leurs matchs ou leurs postes en clubs. On choisit les joueurs sur ce qu’ils prouvent lorsqu’ils sont avec nous. Je ne veux pas dire que Jérôme (Onguené) n’est pas un bon joueur, il est même un très bon joueur. Mais il fallait faire un choix, et nous avons choisi l’autre.
En attaque aussi, vous avez laissé Jean-Pierre Nsamé et Moumi Ngamaleu qui ont fait une excellente saison avec leur club, Young Boys Berne, mais vous choisissez quand même un Jack Zoua qui est passé totalement à coté de sa saison en club ?
Comme je l’ai dit, on évalue les joueurs lorsqu’ils sont avec nous dans l’équipe. Si on a choisi des joueurs, c’est parce qu’on a des arguments pour justifier leur présence avec nous. Nous sommes très contents des joueurs que nous avons maintenant. On va bien travailler avec eux pour ce tournoi. Nous pensons que ceux que nous avons sélectionnés sont les plus compétents que nous puissions avoir.
L’absence de Vincent Aboubakar ne va-t-elle pas avoir un impact dans le jeu de l’équipe camerounaise ?
Je pense que tout le monde sait que quand Vincent Aboubakar est à 100 %, il est prêt à mouiller le maillot, et on sait ce qu’il peut apporter. Malheureusement, il n’était pas prêt pour figurer dans la liste des 23. Nous sommes très déçus par cette nouvelle. Il est un joueur fantastique, dans et en dehors du groupe. Nous sommes déçus qu’il ne soit pas avec nous.