Son arrivée à la tête de la sélection camerounaise avait suscité une vague d’approbation. On croyait qu’il pouvait aller aussi loin que son prédécesseur et offrir au Cameroun un autre trophée. Mais au fil de management, il a étalé une inconsistance criarde, une méconnaissance des enjeux crasse et a fait confiance bêtement aux hommes qui ont conduit la sélection nationale au bord du gouffre. Le choix des hommes de la sélection nationale répondait aux critères tels que l’appartenance à un cabinet d’agent de joueurs.
Il a conduit le Cameroun à l’un de ses pires résultats en phase finale de Coupe d’Afrique des Nations. Le sélectionneur, emmené par Samuel Eto’o, n’a jamais su gérer un match qui lui souriait pourtant. Si la fausse équipe sans équilibre qu’il a fait débuter la rencontre a débuté avec enthousiasme, il n’a pas pu maintenir la motivation des joueurs ou la renouveler après le retour de la pause de la mi-temps. Sans consistance, sans intelligence, son groupe ne trouvait pas les ressources pour rester concentré. Au fil que les minutes s’égrenaient, on sentait un glissement constant de la rencontre en faveur du Nigéria.
Ce n’est même pas la défaite qui interroge. C’est cette impression que ceux qui dirigent notre football ne semblent pas au courant des bonnes moeurs en matière d’administration. De nombreux exemples illustrent ce phénomène. Jamais auparavant, les portes des équipes nationales n’étaient ouverts aux agents de joueur, quel qu’il soit. Un cabinet de joueur a désormais pignon sur rue dans la sélection camerounaise et tente, avec promesse de jouer en titulaire en sélection, ou encore de porter le brassard, de s’engager en leur faveur. Cela ne peut pas être le fruit du hasard, mais de manière aussi bizarre, les promesses dictent le tempo des onze de départ en sélection.
Et les sélections justement. Dans un groupe de 23, on se serait attendu à ce que les postes clé soient à tout le moins doublé. Et jargons techniques, les postes clé ce sont ceux de l’axe du jeu: défenaeur central, demi-défensif, milieu offensif, attaquant de pointe. Mais Seedorf n’avait que faire de ces détails. Georges Mandjeck était le seul joueur avec profil de demi-défensif de métier, Stéphane Bakoken le seul attaquant pur de l’équipe. Il est clair que Clarence Seedorf a fait des choix dictés par d’autres considérations autres que de de qualité et de compétences. Il va falloir que quelqu’un puisse expliquer la présence de plusieurs joueurs dont le talent ne permet même pas de jouer en seconde division de ligues mineures en Europe ou en Asie, mais donc les sélections sont récurrentes en Lions Indomptables.
Comment peut-on expliquer qu’en quatre matches, ce sélectionneur nous présente quatre onze de départ totalement remanié sans tenir compte des satisfactions des matchs antérieurs, comme s’il y avait des conséquences pour avoir bien joué ?
Il va aussi falloir que l’on puisse nous expliquer le véritable rôle de Samuel Eto’o dans tout ce qui est football au Cameroun. Depuis quelques deux ans, son omniprésence est abrutissante. Pourquoi le Président de la fédération est pratiquement en flirt permanent avec un ancien international qui est pourtant encore officiellement en activité? Nous reviendrons d’ailleurs sur ce sujet.