Réunis à Rabat ce jeudi 20 juillet, les membres du Comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) ont acté le passage d’une Coupe d’Afrique des nations 2019 à 24 équipes au lieu de 16. Une décision aux conséquences certainement lourde pour l’actuel pays hôte, englué dans des promesses politiciennes alors même qu’aucun stade n’est prêt à 18 mois du coup d’envoi.
Coup de tonnerre sous le ciel de Rabat au Maroc. Les premiers coups de canon de la révolution Ahmad font des dégâts. Comme pressenti, le comité exécutif de la Caf a suivi les recommandations du symposium de Rabat et donné son feu vert jeudi pour le passage à une Coupe d’Afrique des Nations à 24 équipes et en juin dès l’édition 2019. « Passage à une Coupe d’Afrique des Nations à 24 équipes dès l’édition de 2019 avec un tournoi qui devra se disputer entre les mois de juin et juillet. La compétition continuera à se disputer tous les deux ans, les années impaires et exclusivement sur le continent africain et avec des sélections nationales africaines », peut-on lire sur le communiqué final rendu public par la CAF.
Le changement de dates va permettre de mettre un terme aux feuilletons qui opposent régulièrement les sélections aux clubs européens, qui n’appréciaient guère de céder leurs joueurs en pleine saison en janvier-février. Le passage de 16 à 24 qualifiés s’inscrit lui dans une logique plus globale d’élargissement visible avec l’Euro et la Coupe du monde. Deux autres recommandations, qui avaient suscité un certain émoi, n’ont en revanche pas été retenues et « la compétition continuera à se disputer tous les deux ans, les années impaires et exclusivement sur le continent africain et avec des sélections nationales africaines », ajoute la CAF. Pas de délocalisation en vue donc, ni d’invitations adressées à 3 ou 4 nations non-africaines sur le modèle de la Copa America.
Le Cameroun mal parti
Reste désormais à savoir comment le Cameroun, pays hôte de la prochaine CAN va réagir. « Nous sommes dans un monde de droit et nous n’allons pas changer les règles du jeu en cours de route », confiait à nos confrères de RFI quelques heures auparavant le président de la Fédération camerounaise de football (Fécafoot), Tombi A Roko. « Pour moi, la CAN de 2019 est engagée et la phase des éliminatoires a débuté », ajoutait-il.
Ce passage à 24 pourrait donc rebattre les cartes concernant l’organisation de la CAN2019 dans la mesure où le pays-hôte, le Cameroun, a déjà du mal à dissiper les craintes sur l’état d’avancement des travaux. On voit donc mal le pays des champions d’Afrique fournir deux stades supplémentaires comme devrait le prévoir le nouveau cahier des charges (six stades au lieu de quatre).
Peu de nations seraient actuellement capables de le relever. Dans le cas contraire, l’ouverture à la candidature d’autres pays serait sérieusement envisagée. Le Maroc et l’Algérie pourraient entrer dans la course. Car, une CAN à 24 équipes demande aussi des infrastructures hôtelières, des terrains d’entraînement et des moyens de locomotion. Dans l’ancien format (4 poules), le Cameroun dit avoir préparé les sites de Yaoundé, Douala-Buéa-Limbe, Garoua et Bafoussam. Avec la nouvelle formule à 24 équipes, donc deux poules en plus, le pays de Zambo Anguissa devra trouver deux autres sites. Chaud devant !
C.D.