A peu de mots près, Ahmad Ahmad a pratiquement exprimé, dans une interview au journal français Le Monde, que l’organisation de la CAN 2019 sera retirée au Cameroun. Selon lui, « la CAF n’effectuera aucune communication quant à la décision qui sera prise avant la présidentielle camerounaise du 7 octobre. Nous ne voulons pas perturber la campagne. En 2017, la CAF avait attendu la fin de la présidentielle au Kenya pour annoncer sa décision de lui retirer l’organisation du Championnat d’Afrique des nations [CHAN] « .
En peu de mots, la situation se résume donc à cela.
Le Cameroun a dépensé plus de 1 500 milliards de FCFA pour mettre à jour ses infrastructures en vue d’être prêt au Jour-J.
La CAN 2019, initialement attribuée pour accueillir 16 nations a vu son cahier de charge être modifié au profit de 8 autres nations, soit des ajouts de 50% à la capacité initiale. Cette modification a eu lieu le 20 juillet 2017.
Avec cette décision d’intégrer immédiatement les changements aux compétitions, contrairement à la FIFA qui a choisi de prendre du temps avant d’implementer l’augmentation des pays participants à la Coupe du Monde, la CAF obligeait donc le Cameroun d’ajouter en un an deux stades aux normes internationales, quatre terrains d’entraînement, des structures hôtelières, hospitalières, de transport, de télécommunication, à un cahier de charge déjà bien touffu.
C’est donc à la base du dernier cahier de charge que la capacité d’organisation du Cameroun va être jugée.
L’interview de Le Monde
Que va-t-il sortir du comité exécutif de la CAF ? Il ne se passe pas une semaine sans que l’organisation de la CAN au Cameroun ne soit remise en cause…
Ahmad Ahmad : En août, une commission technique de la CAF et une société d’audit ont passé plusieurs jours au Cameroun pour une visite d’inspection. La CAF n’effectuera aucune communication quant à la décision qui sera prise avant la présidentielle camerounaise du 7 octobre. Nous ne voulons pas perturber la campagne. En 2017, la CAF avait attendu la fin de la présidentielle au Kenya pour annoncer sa décision de lui retirer l’organisation du Championnat d’Afrique des nations [CHAN]. Ce n’est pas moi qui vais décider seul si le Cameroun peut organiser ou non la compétition. Nous ne sommes plus dans un système de gouvernance dictatorial, où toutes les décisions étaient prises par une personne. A la CAF, il y a des compétences, des experts. Les décisions sont prises de façon collégiale.
Le Maroc est souvent présenté comme l’unique recours en cas de défaillance du Cameroun…
Oui, mais pourquoi ne parle-t-on pas de l’Afrique du Sud ou de l’Egypte ? Ces pays disposent de toutes les infrastructures nécessaires.
La CAN à vingt-quatre équipes ne risque-t-elle pas de limiter le nombre de pays capables de l’organiser ?
Il ne faut pas voir les choses ainsi. Beaucoup de pays veulent accueillir la CAN. L’organisation de cet événement peut permettre à des Etats de moderniser ses infrastructures sportives bien sûr, mais pas seulement : ses transports, hôpitaux, communications. Une CAN à vingt-quatre, c’était une volonté des acteurs du football africain. Il y a un cahier des charges précis. Les pays candidats sont au courant des exigences. Quand il y a une volonté, on peut faire de grandes choses.