Dans le stade de Franceville, les supporters du Sénégal venus d’un peu partout devraient mettre le feu lors de la rencontre choc face au Cameroun samedi 28 janvier à Libreville. Jeudi, ils ont répété les chants et danses pour pousser les Lions de la Téranga. Le douzième homme sera bien à l’heure.
En aucun cas, ils n’auraient manqué ce choc entre leur patrie, le Sénégal, et le Cameroun. A Franceville, les supporters des Lions de la Téranga sont là pour pousser cette équipe qui se retrouve en quarts de finale.
Des supporters soutenus par leurs autorités
L’ambassadeur du Sénégal au Gabon et son équipe ont accueilli à Franceville des supporteurs venu de la sous-région, de Libreville, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire et bien entendu du Sénégal. Tous ces déplacements ont été en partie financés par le ministère sénégalais des Sports. Ceux qui sont arrivés à Libreville ont été pris en charge par le comité des supporters, logés et nourris avant de transiter pour Franceville.
La Fédération sénégalaise de football a aussi participé en termes de budget. Cette opération avait déjà été mise en place lors de la dernière CAN en Guinée équatoriale. Quel que soit le lieu qui abrite la compétition, beaucoup sont prêts à venir pour soutenir les Lions.
Comme Abdoulaye Thiam, la mascotte de l’équipe nationale. En 2002, il était dans le stade au Mondial organisé en Corée du Sud et au Japon. Il a vécu la victoire du Sénégal face aux Bleus, champions du monde en titre. A l’époque, il n’était que trois. « J’ai réussi à faire chanter mes voisins asiatiques pour nous », avoue-t-il fièrement.
Aujourd’hui, ils sont des centaines. « On chante, on danse, on crie », raconte ce monsieur de 62 ans, désormais retraité de La Poste. A tel point qu’il n’a même pas le temps de regarder le match… Pendant la rencontre, les supporters animent sans arrêt. « Il faut que l’on se démène pendant 90 minutes pour les encourager », annonce Abdoulaye Thiam.
« Il faut que les joueurs sentent la présence de leur pays »
Un autre supporter se délecte, lui, du jeu du Sénégal et voue un culte au jeune Baldé Diao Keita. « Je l’adore, il a donné tout ce qu’il avait à chaque fois qu’il était sur le terrain », dit-il. A ses côtés, Bissane Diop, qui habite à Libreville depuis dix-huit ans, ne pouvait manquer sous aucun prétexte ce match face aux Lions Indomptables, qui s’annonce palpitant.
A chaque fois que l’équipe du Sénégal se déplace en Afrique centrale, il est du voyage. « Je suis un patriote. Je ne pouvais pas rater cette nouvelle opportunité », lâche-t-il, avec son maillot aux couleurs du pays. Il a suivi les Lions lors des deux dernières CAN.
« Il faut que les joueurs sentent la présence de leur pays. Ils ne doivent pas être seuls au stade. On chante les chansons du pays tel que « Allez les guerriers ». Cela pendant tout le match. Pour nous, c’est aussi une compétition ». Il poursuit : « notre slogan, c’est « le Sénégal en vaut la peine ». » Bissane Diop sent désormais une équipe motivée : « Cela fait longtemps que je n’ai pas vu mes frères jouer comme ça. Je sais que les Lions n’ont jamais rien gagné. Mais là, je sens que c’est notre tour. Nous sommes tous unis ici pour la victoire finale », conclut-il.
Jeudi après-midi, alors que soleil était au zénith, la chaleur était encore plus forte dans la maison du Sénégal à Franceville, louée pour l’occasion, à quelques encablures du stade. On a transpiré à grosses gouttes pour répéter cette soirée de samedi que chacun espère victorieuse. Le football se joue à 11, et se gagne à 12 !
Par Farid Achache