Le budget d’environ 5 milliards Fcfa allouée par l’Etat du Cameroun au comité local d’organisation de la dernière édition de la coupe d’Afrique des nations de football Dames, a-t-il géré dans la transparence ? Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun émet un bémol.
Sur communiqué diffusé sur son site internet, au détour des félicitations adressées aux joueuses pour leur brillante performance malgré la défaite en finale (0-1) face au Nigéria, le parti du Pr. Maurice Kamto dénonce l’opacité avec laquelle la compétition qu’abritait le Cameroun a été gérée. « Comme plusieurs projets au Cameroun, gérée dans l’opacité et de façon outrageusement personnelle par un petit clan. Divers média dénoncent la gestion des fonds publics alloués à l’organisation de cet évènement », peut-on lire. Le Mrc ne s’arrête pas là, et exige l’ouverture d’une enquête et des sanctions s’il se confirmait que l’argent du contribuable n’a pas entièrement servi à ceux à quoi il était destiné. « Le MRC demande au Gouvernement d’ouvrir une enquête afin que les éventuels responsables de quelque malversation que ce soit, soient recherchés, jugés et condamnés », martèle ce communiqué qui ne loupe pas le Premier Ministre par ailleurs président du comité local d’organisation de la CAN féminine 2016. Le Mrc insiste sur le fait que Philémon Yang « doit rendre public les comptes de la CAN et expliquer au public comment cet évènement, dont le budget initial était estimé à 23 milliards par le ministre des Sport de l’Éducation Physique, a finalement pu se tenir avec moins de 5 milliards de Francs CFA ».
Paul Biya et le Rdpc sur le gril
A travers le même communiqué, « le MRC proteste énergiquement contre la transformation de la CAN 2016 en un évènement personnel de monsieur et madame BIYA et du RDPC. De ce qui aurait dû être la fête des joueuses, le grand public ne retiendra que les portraits géants du Président qui, comme dans les pires dictatures totalitaires, leur ont été brutalement imposés ». L’un des benjamins de la scène politique camerounaise s’étonne de « d’opportunisme du pouvoir qui a fini par faire naître dans l’opinion l’idée que c’est le RDPC qui a perdu la finale et non les Lionnes », se moque ce parti. Lequel a encore mémoire fraichement les velléités de caporalisation de la compétition par le Chef de l’Etat et son parti depuis que l’organisation a été attribuée au Cameroun. « Le 18 septembre 2016, dans un stade multisports aux couleurs du RDPC, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, terminait son discours de lancement du tirage au sort par «Vive la République du Cameroun ; Vive le président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA !». Le MRC appelle très respectueusement son attention sur le fait que, quelle que soit l’importance de la fonction présidentielle ou encore le respect dû à «la personne qui l’incarne », on ne peut pas, sans outrager la République, placer le Président au-dessus du Cameroun. Aussi est-il vivement souhaitable, non seulement que le Premier Ministre évite lors de ses prochaines sorties de bafouer la République de manière aussi choquante, mais qu’il envoie une circulaire aux membres de son Gouvernement et à toute l’administration pour prescrire de dire – si elle ne peut s’en en empêcher -, « Vive le président de la République, Chef de l’État, Son Excellence Paul BIYA, VIVE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN ! ou VIVE LE CAMEROUN ! ». Le Président passera mais le Cameroun demeurera. La déification du Président BIYA par ses partisans ne doit pas les amener à bafouer le Cameroun » conclut le communiqué.
Gaël Tadj