Lors d’une visite interministérielle ce mardi sur les chantiers de construction des infrastructures devant accueillir à Yaoundé, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) féminine de novembre prochain, un rapport inquiétant a été dressé : le taux d’exécution des travaux est très faible ; les entreprises adjudicataires accusent d’énormes retards, alors que le délai est proche.
Le gouvernement camerounais est proche de la panique totale. A 25 jours de la visite de la mission d’évaluation de la CAF sur les chantiers de construction des infrastructures devant accueillir la CAN 2016 à Yaoundé, l’on est de plus en plus tenté d’affirmer à l’avance que le pays de Gaëlle Enganamouit ne respectera pas les délais et le cahier de charges imposés par l’instance africaine. Une visite interministérielle effectuée ce mardi sur les sites desdits projets de construction d’infrastructure a permis de relever que non seulement le taux d’exécution des travaux est très faible, mais qu’en plus, les entreprises adjudicataires accusent d’énormes retards. Des retards qui rendent hypothétique l’organisation de cette compétition en terre camerounaise. Le délai de livraison étant fixé au 31 juillet prochain, soit 03 mois avant le coup d’envoi de la compétition.
Vers un échec chinois ?
Que ce soit la construction des tribunes et des vestiaires dans les stades Annexe 1 et 2, ainsi que pour le stade militaire (Lot 1 attribué à l’entreprise chinoise, Sinohydro pour 3.221.177.425 Fcfa), la construction des airs de jeu (Lot 2 attribué à l’entreprise française, CSR/Impresa Sartori pour 1.220.519.342 Fcfa) ou encore la construction des voiries et parkings (Lot 3, entreprise Sinohydro pour 754.114.080 Fcfa), le rapport du Directeur des constructions indique que les travaux avancent à pas de paresseux. « Ce qui nous préoccupe le plus, ce sont les Lot 1 et 3 de Sinohydro. Ça fait 10 jours qu’ils étaient à l’arrêt à cause du manque de ciment, de l’encadrement, des matériaux, de personnel nécessaire etc. Dans ce rythme-là, je ne crois pas qu’ils vont respecter le planning », a-t-il confié.
Rompre des marchés…
Or, malgré le fait que l’entreprise pointée du doigt a beau se défendre et assurer que « tout sera fait pour rattraper ce retard, à travers le travail de nuit », il semble presqu’évident que le marché pourrait lui être retiré dans les prochains jours. « Il y a des mises en demeure qui ont été servies à l’entreprise Sinohydro. Nous pensons que dans un délai très bref, nous devrons savoir s’il est possible de continuer avec Sinohydro, s’il faut la remplacer ou délester ses Lots. La décision est capitale et elle doit être prise rapidement. C’est un projet de gouvernement, ce n’est pas un marché comme les autres. Ce n’est pas imaginable que la CAN soit retirée au Cameroun parce qu’il n’y a pas d’infrastructures », a annoncé le ministre délégué à la Présidence chargé des marchés publics, Abba Sadou. Quoiqu’il advienne, le temps joue contre le Cameroun. Or, il faut bien que la CAN féminine se tienne cette année. Est-ce que ce sera réellement le pays de Paul Biya ? Ce serait (presque) un miracle vue la situation actuelle.
Arthur Wandji