trophee-canLe coup d’envoi de la 30e Coupe d’Afrique des Nations sera donné ce samedi, à 17h, au stade de Bata, en Guinée équatoriale. Dans les gradins, du beau monde est annoncé avec le gratin du football africain et aussi, le président du pays-hôte, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo. D’autres chefs d’Etat sont annoncés pour le lancement de cette fête, notamment ceux de l’Afrique centrale. Pour la première fois, en effet, cinq pays de cette sous-région prendront part à une phase finale de la CAN : le pays organisateur bien sûr, mais aussi le Congo, la RD Congo, le Gabon et le Cameroun. Un évènement en soi déjà historique. Tout aussi exceptionnel que le contexte qui a précédé cette grande fête prévue à Bata, Malabo, Mongomo et Ebebiyin.
Comment oublier, en effet, que le Maroc, jusqu’en octobre dernier, devait organiser la CAN ? Mais en raison de l’épidémie Ebola qui sévit dans certains pays de l’Afrique de l’Ouest, le royaume chérifien a demandé un report de la CAN. Une idée évidemment rejetée par la CAF qui s’en est remise à la Guinée équatoriale, arrivée en sapeur-pompier en novembre dernier pour sauver la plus prestigieuse fête africaine du football. Le fait n’est pourtant pas inédit. On se souvient que l’Afrique du Sud avait déjà pallié les désistements du Kenya en 1996 et de la Libye en 2013. Mais en deux mois, organiser un évènement de cet acabit relève de l’exploit. Des soucis organisationnels, il y en aura certainement. Mais il ne faut pas perdre de vue que la Guinée équatoriale a fait du mieux qu’elle pouvait en si peu de temps. Surtout que le pays ne dispose pas forcément de toutes les infrastructures, notamment à Mongomo et Ebebiyin. Ce ne sont toutefois pas ces désagréments qui empêcheront la fête d’être belle. Car, tout le monde vient d’abord pour le spectacle. Et de ce coté là, la CAN 2015 promet d’être animée.
Sur le terrain, le pays organisateur, comme de tradition, lancera les hostilités face aux Diables rouges du Congo, de retour après 15 ans. Come-back également pour les Lions indomptables du Cameroun, deux éditions d’absence. Mais les quadruples vainqueurs de la compétition ne sont pas forcément favoris. On peut les classer dans les outsiders, au même titre que la Tunisie, l’Afrique du Sud ou la Zambie. S’il faut parler de favori, l’Algérie est certainement le pays qui fait le plus l’unanimité après son élimination en huitièmes de finale à la coupe du monde 2014 et son brillant parcours lors des éliminatoires de la CAN 2015. Mais attention à des pays comme le Sénégal et le Burkina Faso, finaliste de la précédente édition, qui figurent dans cette même catégorie selon les spécialistes. Sans oublier ces pays que personne n’attend forcément comme le Mali ou le Cap-Vert. Dans tous les cas, l’absence du tenant du titre, le Nigeria, ou encore de l’Egypte, devrait doper le moral des prétendants au titre. D’autant que tout ce que l’Afrique compte comme stars du ballon rond, ou presque, sont en Guinée équatoriale. Yaya Touré, fraîchement élu meilleur joueur africain de l’année, Yacine Brahimi, Nicolas Nkoulou, Robert Kidiaba et autres Seydou Keita seront de la partie. Comme pour montrer au monde entier que l’Afrique est plus que jamais unie pour ce grand rendez-vous. Malgré tout. Voilà qui promet une belle ambiance en Guinée équatoriale jusqu’au 8 février 2015.
Josiane R. MATIA