Guinée Equatoriale, si proche du Cameroun, mais loin des Camerounais. Du moins, pour les supporters des Lions indomptables résidant au pays, comme pour la presse sportive locale désireuse de rallier le pays du président Théodoro Obiang Nguema. A moins de 72 heures du coup d’envoi de la compétition, ces différentes strates suscitées demeurent dans l’expectative pour des difficultés liées à l’obtention du visa d’entrée dans le pays hôte.
A l’ambassade de Guinée Equatoriale au Cameroun basée au quartier Bastos à Yaoundé mercredi matin, un groupuscule de personnes fait le pied de grue à l’entrée de la guérite à la quête précieux tampon. Ils sont confrontés à quelques écueils dont l’austérité du personnel de cette représentation diplomatique, réfractaire à la délivrance des visas. Même le reporter de Camfoot, venu prendre le pool de l’activité dans la résidence équato-guinéenne en cette veille de Coupe d’Afrique des nations se voit rabrouer par une dame à la guérite qui lui largue laconiquement : «Nous sommes tellement submergés que personne n’est disponible pour vous renseigner sur quoi que ce soit».
En effet, l’ambassade équato-guinéenne a durci le processus d’obtention du sésame et a préféré s’appuyer sur la Fédération camerounaise de football (Fécafoot) pour filtrer les entrées sur son sol. Du coup, supporters, journalistes et particuliers sont contraints de se mettre sous la bannière de la fédération pour espérer bénéficier du « pass ». «A l’ambassade, on nous a dit qu’il n’ y a que la fédération pour déposer les demandes d’obtention de visas. Aucune association de supporters ne peut organiser un charter, excepté la fédération», nous a confié, Abolo Mbenti, Président de Promocam-camer, une association de supporters, souvent présente aux côtés des Lions indomptables dans les compétitions. De son côté, la fédération rétorque : « Nous ne pouvons pas aider les supporters du pays à obtenir les visas pour le voyage parce que les autorités équato-guinéennes sont très exigeantes là-dessus. Ce que nous avons fait, c’est de les rediriger vers les représentations diplomatiques équato-guinéennes», nous a renseigné Laurence Fotso, le chef du département de la communication, jointe au téléphone.
Cependant, la presse sportive locale en pâtit aussi et, las d’attendre la fumée blanche en provenance de l’ambassade, certains confrères ont opté pour une solution alternative. «J’essayerais d’obtenir l’autorisation de circuler sur le territoire guinéen à l’aéroport au moment de voyager, puisque l’ambassade a refusé de donner le visa malgré ma lettre d’accréditation délivrée par la Caf», relate Guy Suffo, journaliste reporter d’image indépendant. D’autres confrères qui se sont remis à la fédération pour espérer obtenir patte blanche demeurent dans l’attente et sont contraints d’accuser le coup dans les préparatifs à la couverture de ce prestigieux tournoi.